VIDEO. "Une ambiance d'enterrement" : à Seloncourt, le centre de formation du FCSM a fermé ses portes

Vendredi 4 août, le centre de formation du FC Sochaux, à Seloncourt (Doubs) fermait ses portes, avant le probable dépôt de bilan du club. Plus de 200 jeunes ont dû faire leur valise précipitamment pour rentrer définitivement chez eux. La centaine de salariés du centre, elle, plonge dans l'incertitude.

Scènes surréalistes devant le centre de formation du FCSM, à Seloncourt (Doubs). Vendredi 4 août, sous un ciel gris, ils sont des dizaines de jeunes joueurs, rivés à leur téléphone, à organiser leur rapatriement.

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Et pour cause, avec le probable dépôt de bilan du club, "le château Peugeot", dans lequel ont été formées des générations d'excellents footballeurs depuis 50 ans, ferme définitivement ses portes. Pour les 220 jeunes et la centaine de salariés des lieux, l’année est terminée avant même d’avoir commencé.

"C’est une ambiance de cauchemar, c'est une ambiance d'enterrement" lâche Sylvain Matrisciano, directeur du centre de formation, à nos journalistes Stéphanie Bourgeot et Philippe Arbez. "C'est très dur pour les gamins, pour les coachs, le personnel. C'est très compliqué à vivre. Mais pour le bien des jeunes, il faut continuer à travailler jusqu'au dernier moment".

À l'intérieur du "château", des cartons, nombreux. Mais aussi des coups de téléphone. Plusieurs employés sont toujours là, fidèles au poste, alors que leur travail est directement menacé par le futur dépôt de bilan du club. "On sera là jusqu'au bout" explique Karine Bidaux, secrétaire. "On organise le retour de chaque jeune chez lui, un par un. Et on restera à disposition des familles dans les jours à venir pour toutes demandes administratives".

Des salariés présents jusqu'au bout

Pro jusqu'au bout, tout comme le staff technique du centre de formation, qui a tenu à assurer les dernières séances d'entraînement. En tout, c'est plus d'une centaine de personnes (entraîneurs, préparateurs physiques, soigneurs, professeurs...) qui travaillait ici, à Seloncourt. Par pudeur, ils n'ont pas souhaité s'exprimer à notre micro. Mais la colère est bien là, au fond des cœurs.

"Ce sont des gens qui vont être obligés de rebondir" soupire Sylvain Matrisciano. "Ils vont devoir s'inscrire à Pôle emploi. J'espère qu'ils seront bien suivis, j'espère qu'ils arriveront à se relever. Mais il y aura obligatoirement de la casse, des dégâts humains et des gens cabossés derrière".

Les premiers traumatismes se lisent d'ailleurs sur les visages. À commencer par ceux des jeunes joueurs, sortant un par un du château, avec leurs valises. Pour eux, le football représentait toute leur vie. Être dans un centre de formation était une étape importante pour atteindre leur Graal : devenir footballeur professionnel. Aujourd'hui, alors que la saison 2023-2024 va bientôt redémarrer, ils se retrouvent sur le carreau, les autres structures ayant clôturé leurs inscriptions.

Plus de 200 jeunes footballeurs sur le carreau

"On est encore en train d'encaisser la nouvelle" se désole Caroline Sahli, émue, mère d'un joueur en formation, venue chercher son fils. "On n'a pas trop d'idées pour l'avenir. Là, on va tout faire pour soutenir notre enfant. C'est son rêve qui se brise d'un coup".

Dans les coffres des véhicules, on emporte avec soi des écharpes ou des survêtements du FCSM. Les derniers souvenirs du centre de formation le plus vieux de France. Puis il est l’heure de partir, loin du lion, loin du cœur.

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