Voisins au bord de la crise de nerfs, gérants sous pression : cette discothèque qui fait beaucoup de bruit à Besançon

Les riverains ne supportent plus les nuisances de l'établissement de nuit. À Besançon (Doubs), la discothèque Le QG est plus que jamais dans le collimateur de la préfecture. Le Tribunal administratif a validé un "ultime avertissement" avant une fermeture administrative pour troubles à l'ordre public.

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"On trouve ça scandaleux, on est un peu écœurés", confie Matthieu Garny. L'un des cogérants du QG ne cache pas son amertume. Le 26 septembre 2024, le Tribunal administratif de Besançon a rejeté le recours des deux associés pour excès de pouvoir contre la préfecture du Doubs.

La discothèque, située chemin de Mazagran, au bord du Doubs, a fait l'objet de deux mises en garde. La première en novembre 2022 après une rixe à proximité de la boîte de nuit, le seconde en août 2023. Dans ce dernier courrier, la préfecture lui avait adressé un "ultime avertissement" avant une possible fermeture administrative pour troubles à l'ordre public en cas de récidive. Un avertissement aussitôt dénoncé par les propriétaires de la boîte de nuit.

Le Tribunal administratif a néanmoins estimé que cet avertissement n'était pas une sanction, que la discothèque avait pu poursuivre son activité et qu'il ne pouvait donc pas être contesté juridiquement.

J'ai dix agents de sécurité à l'intérieur et d'autres encore à l'extérieur pour gérer le parking, on ne peut pas surveiller ce qui se passe dans les rues adjacentes, qu'est-ce qu'on peut faire de plus ?

Matthieu Garny, cogérant de la discothèque Le QG à Besançon (Doubs).

"Maintenant, on doit vivre avec une épée au-dessus de la tête chaque week-end en espérant qu'il n'y ait pas d'incident", déplore-t-il. De son côté, la préfecture du Doubs, jointe par France 3 Franche-Comté, n'a pas souhaité commenter la décision du tribunal administratif ni revenir sur ce "dossier suivi de très près" par les services de l'État.

"On ne dort plus de la nuit"

Pas de quoi satisfaire non plus les riverains qui attendent depuis des années, disent-ils, une "vraie" réaction des pouvoirs publics."On ne dort plus de la nuit", assure ce proche voisin de la discothèque, qui tient à rester discret pour éviter d'éventuelles représailles. "Le jeudi soir, c'est la pagaille, le vendredi soir, c'est la pagaille et le samedi soir c'est la pagaille", insiste-t-il. "On a défoncé le portail d'une maison un peu plus loin, on a défoncé nos six boîtes aux lettres, c'est infernal." Il décrit aussi ces trafiquants qui ont installé un véritable point de deal à proximité de la discothèque. "J’ai demandé à la mairie de démonter le banc et le lampadaire !"

Cet autre habitant, "révolté par les déchets laissés par les clients", a décidé, lui, de ramasser chaque dimanche les bouteilles en plastique ou en verre jetées au bord de la route. "C'est des tessons sur un kilomètre, il y a aussi des cartouches de gaz, raconte-t-il à France 3 Franche-Comté. "J'en remplis en moyenne deux sacs-poubelle de 100 litres à chaque fois et je les pose devant la porte du QG en faisant un beau sourire aux caméras."

"J'ai peur de sortir"

Un collectif d'une vingtaine de personnes s'est constitué de manière informelle dans le quartier pour organiser la résistance. "On est révoltés, explique sa porte-parole. "On a listé tous les faits. C'est la zone totale, et c'est la présence de la discothèque qui donne toute cette ambiance nocturne."

Il y a de l'alcool, du deal, des bombonnes de gaz hilarant partout, des bandes qui rôdent, qui hurlent qui s'entre-déchirent de minuit jusqu'à 6h du matin. Moi, j'ai peur de sortir.

Riveraine de la discothèque Le QG à Besançon (Doubs)

"Depuis des années, la situation est inextricable, reconnaît-elle. La mairie n'aurait jamais dû permettre à une boîte de nuit d'ouvrir au milieu des habitations." Une cohabitation devenue visiblement impossible.

"Je comprends le voisinage, se défend Matthieu Garny. Mais je ne vois pas pourquoi on s'en prend à nous parce qu'il n'y a pas assez de policiers dans les rues." Il dit avoir investi beaucoup d'argent aussi, 20.000 euros, pour réaliser des travaux d'aménagement et d'insonorisation, et pour remplacer le limiteur de son. Des mesures auraient été effectuées cet été par les services de la ville : selon les habitants, le bruit constaté était bien au-dessus des niveaux autorisés.

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