Le corps du petit garçon de 9 ans et celui de son père avaient été retrouvés carbonisés le 24 juin 2019 sur un chemin de Villeparois en Haute-Saône.
L'enfant allait être placé le lendemain en famille d'accueil. Le père du petit Enguerrand qui en avait la garde n'a pas supporté et s'est donné la mort le 24 juin avec son fils. Le corps du petit garçon avait été retrouvé carbonisé et poignardé.
Ce drame est intervenu dans un contexte de divorce entre les deux parents.
Dans une lettre adressée le 29 juin à la presse, Jennifer Delaunay dénonçait la situation. "De juin 2018 à novembre 2018, je suis restée sans le moindre contact avec mon enfant. Hervé a pu œuvrer librement, il n’a jamais été inquiété par son comportement. J’ai déposé de très nombreuses plaintes pour non-représentation d’enfants. La gendarmerie a reçu l’ordre de ne plus prendre mes plaintes, sur ordre de la substitut du procureur, m’ont-ils dit, et j’ai donc dû me rendre à Besançon pour déposer mes plaintes et être entendue. Mon avocat est intervenu pour demander au Parquet d’agir…, en vain. Le Procureur de la République de Vesoul a choisi de classer toutes mes plaintes sans suite, estimant que « des poursuites pénales contre Monsieur Hervé Delaunay seraient non proportionnées ou inadaptées au regard du préjudice révélé par la non-représentation d’enfant » écrivait la maman du petit garçon.
"J'estime que la justice a dysfonctionné non pas en décidant de placer Enguerrand, mais en ne réagissant pas depuis presque quatre ans aux alertes qui leur ont été données par l'expert judiciaire" ajoutait-elle dans sa lettre.
Dès l'été 2019, Me Virginie Bardet, avocate de la maman du petit Enguerrand envisageait une action en responsabilité envers l'État pour inaction et faute, pour ne pas avoir pris en compte un rapport d'expertise psychologique de 2015 qui mettait en exergue la possible mise en danger de l'enfant par une relation aliénante.
L'enquête sur la mort du petit garçon a été classée par le parquet de Vesoul le 9 janvier 2020, l'auteur des faits s'étant donné la mort.
En assignant l'Etat pour faute grave, "la maman d'Enguerrand veut que ça n'arrive plus. Que quand la justice et l'Etat décident de protéger un enfant, ils le fassent vraiment" confie Me Bardet dans les colonnes de l'Est Républicain.