Le 24 juin dernier, les corps d'Hervé Delaunay et de son fils étaient retrouvés carbonisés en Haute-Saône, près de Villeparois. Près de six mois plus tard, l'enquête a pris fin et a été classée cette semaine.
Après de nombreux mois de recherche, la procédure d'enquête dans l'affaire de Villeparois a pris fin en ce début d'année 2020. Ce jeudi 9 janvier, la mère du petit Enguerrand, 8 ans, assassiné par son père, a appris que l'affaire était classée par le procureur de la République de Haute-Saône. L'action publique étant éteinte avec le décès du père, l’auteur du meurtre. "Ma cliente est encore bouleversée, elle ne s'attendait pas à cette décision", explique l'avocate.
Avec cette décision, le scénario avancé jusqu'ici a été confirmé. Le lundi 24 juin dernier peu après 7 heures, les corps d'Hervé Delaunay, 47 ans, directeur de la SAFER de Haute-Saône, et de son fils, ont été retrouvés en flamme. Les légistes avaient constaté deux plaies au cœur de l'enfant qui confirmaient un homicide à l'arme blanche avant la crémation.
Des poursuites à venir contre l'Etat ?
Le drame de Villeparois s'inscrit sous fond de contentieux familial. Depuis 2015, Hervé Delaunay était en instance de divorce. Il avait obtenu la garde exclusive de son fils, la mère n'ayant qu'un droit de visite médiatisé, une heure toutes les deux semaines.Mais en mai dernier, suite à un rapport défavorable des services sociaux contre le père, la juge des enfants a décidé de soustraire son fils et de le placer en famille d'accueil. Une décision qu'Hervé Delaunay n'a pas acceptée. Il avait fait appel, sa demande devait être examinée en septembre dernier.
Selon l'avocate de la mère de famille, Maître Virginie Bardet, une action contre l'Etat pourrait être intentée par sa cliente dans les prochains jours, suite aux défaillances des services judiciaires dans cette affaire. Les autorités auraient, en effet, été prévenues des risques d'une “issue tragique”. La mère de famille devrait se décider dans les prochains jours, voire lundi 13 janvier.
Les deux avocats du père, Maîtres Marie Grimaud et Rodolphe Costantino, avaient été mandatés par la famille d'Hervé Delaunay, en juillet dernier, pour engager une procédure en responsabilité contre l'État à la rentrée de septembre.