Drame de Villeparois : l'identité du père et son fils confirmée

Le procureur de la République de Vesoul, Emmanuel Dupic, a confirmé dans une conférence de presse que les deux corps retrouvés carbonisés lundi matin à Villeparois (Haute-Saône) étaient bien ceux d'Hervé Delaunay et de son fils de 9 ans. L'enfant aurait été préalablement tué à l'arme blanche. 

Le doute était encore très mince. Le procureur de la République de Vesoul l'a définitivement levé. Ce sont bien les corps d'Hervé Delaunay, 47 ans, directeur de la SAFER de Haute-Saône, et de son fils de 9 ans, qui ont été retrouvés en flamme le lundi 24 peu après 7 h. Les légistes ont constaté deux plaies au coeur de l'enfant qui confirment un homicide à l'arme blanche avant la crémation. Les causes du décès du père, ainsi que les moyens mis en oeuvre pour la crémation, restent difficiles à déterminer. 

Une lettre retrouvée au domicile de Villeparois lors de la perquisition confirme les sentiments d'injustice et de colère ressentis par le père face au placement de l'enfant en famille d'accueil qui devait être effectif à 8 h30 ce lundi. 

La clôture de l'enquête est imminente. L'action publique s'arrêtant de fait par le décès de l'auteur de l'homicide volontaire sur l'enfant.  
 

L'institution judiciaire en question

L'avocate d'Hervé Delaunay, Me Marie Grimaud, spécialisée dans les dossiers d'enfance maltraitée, avait dénoncé mercredi "la part de responsabilité" des institutions judiciaires dans la mort de son client et de son fils. Elle avait expliqué avoir écrit au Juge des enfants et au Président du Tribunal pour les alerter sur la détresse de son client suite à la décision de placement, du "harcèlement psychologique" dont il était victime de la part des éducateurs et comment cela pouvait, selon elle, mener à une "issue tragique".

Démarche assez rare, de sa part et de la profession en général... Me Marie Grimaud avait insisté pour que l'exécution du placement soit supendue en attendant l'appel examiné début septembre. En vain. Elle n'avait pas obtenu de réponse du Juge des enfants et le président du Tribunal avait décliné en disant que cela ne relevait pas de sa compétence. 

Le parquet a déclaré ce jour qu'aucune faute n'a été commise. Les lettres d'alerte aux magistrats ont eu une réponse : "il n'était pas du ressort des juges de répondre" aux requêtes de l'avocate. S'il y avait péril, elle aurait dû "demander un référé en urgence à la Cour d'appel de Besançon". 

Par ailleurs, le Procureur estime que l'issue tragique de cette affaire confirme que les éducateurs et la justice avaient raison de décider le placement. 
 

Plainte de la famille 


Aujourd'hui, la famille d'Hervé Delaunay entend mandater Me Marie Grimaud et son confrère Me Rodolphe Constantino (avocat dans le dossier de divorce) pour engager la responsabilité du Juge des enfants au moyen d'une action pour reconnaissance de faute de l'État. Par ailleurs, la famille n'exclue pas de déposer plainte contre la magistrate et les intervenants sociaux, à savoir les éducateurs, pour "violences psychologiques ayant conduit à la mort".

Ce vendredi 28 juin, le petit garçon aurait dû fêter ses 9 ans. D'après Me Marie Grimaud, lorsque le père avait demandé de reporter l'exécution du placement après l'anniversaire pour lui permettre de le fêter en famille et avec ses camarades, il lui avait été répondu "que ce n'était pas lui qui décidait, que cet enfant n'avait pas son mot à dire et que cet anniversaire, il le ferait dans une nouvelle famille, et dans une nouvelle vie". Me Marie Grimaud de souligner : "C'est cruel, ça provoque des réactions de détresse en chaîne et ça peut aussi provoquer une situation dramatique et tragique..."
 
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