En Haute-Saône, au "chalet fermier" de Rioz, les producteurs s'associent et les consommateurs s'y retrouvent

Un "marché permanent" est proposé par des producteurs à Rioz en Haute-Saône dans des casiers réfrigérés de 6 h à 22 h, 7 jours sur 7. Les consommateurs sont contents d'avoir accès à ces fruits, légumes, viandes, fromages... et les agriculteurs aussi : ils produisent, vendent sans intermédiaires.

Une nouvelle formule de vente directe

L’idée est née d’un besoin. Un producteur a demandé à Didier Costille de vendre ses produits. Didier Costille, c’est le patron des "Vergers de Rioz", arboriculteur, vendeur de fruits, pépiniériste… Lui, il n’avait déjà pas le temps de vendre sa production autant qu’il le souhaitait. Certaines ventes étaient manquées quand tout le monde était occupé dans les vergers.

Donc, il a cherché une solution et il a pensé à des casiers réfrigérés pour vendre directement. Et autant que l’opération soit menée à grande échelle. Depuis début 2020, juste avant le premier confinement, s’est donc ouvert, sur l’entreprise de Didier Costille, le chalet fermier. Il est alimenté par 14 producteurs de la région, pour la plupart dans un rayon maximum de 20 kilomètres de Rioz.

Si la vente directe en casiers n’est pas une idée nouvelle, plus originale, en revanche, la structure économique mise en place : le GIE, Groupement d’Intérêt Economique.

Le producteur qui veut participer se trouve face à une alternative: ou il adhère à ce GIE qui finance les casiers, participe aux frais… ou il donne 25 % de ses ventes au chalet fermier.

Fruits, volailles, plats cuisinés...14 producteurs heureux

A la Louvière,à Boulot, à quelques kilomètres de Rioz, Aurélie Voirin a adhéré au projet sans presque réfléchir. Son mari, Christophe, et elle sont éleveurs de volailles. En 2017, elle a décidé de changer de métier, elle était assistante maternelle, maintenant elle transforme et vend les volailles.

Christophe s’occupe des céréales, les moud en farine pour nourrir les animaux. Aurélie, elle, découpe, transforme et vend. Depuis début septembre, elle a été rejointe par un apprenti, Paul Valet. Les investissements ont été lourds : un laboratoire et un magasin, neufs.

Elle a appris sur le tas ses nouveaux métiers, qui demandent technicité, temps et énergie. Les recettes de pâtés, vol-au-vent, charcuteries à base de poulet, saucisses de Morteau ou chorizo ? Elle a beaucoup cherché et elle fait encore des essais : « Jamais vous ne mangerez la même terrine chez moi. Un jour, je mets de l’alcool, un autre jour non, je change les épices… Sans conservateur. Sans colorant. Une vraie cuisine de grand-mère.»

Elle fait un marché par semaine, celui d’Etuz, le mercredi de 16 à 20 heures, son plus gros point de vente. Elle vend dans son magasin, à Boulot, dans d’autres boutiques de producteurs, et aussi au chalet fermier de Rioz où elle est adhérente du GIE. La vente directe, pour elle, c’est beaucoup d’avantages : « La plus-value reste chez le producteur, sur son exploitation. On n’a pas de grossiste à qui on vendrait… »

De l’autre côté de Rioz, Fontenois-les-Montbozon. Brice Monnin, lui, n’est pas adhérent au GIE. Moins de souci. Pas le temps. Lui aussi, c’est le temps qui lui manque le plus. Et lui, contrairement à Aurélie, il a suivi des formations : éleveur, fromager et même commerçant. Jeune, il a toujours voulu être paysan et rester sur l’exploitation familiale où ses parents travaillent en GAEC. Brice Monnin raconte : « Ils sont passés au bio en 2001. Pour atteindre mes objectifs, il a fallu que je crée son emploi. Avec le lait des Montbéliardes, je fabrique des yaourts, du fromage blanc, et même deux fromages, le Petit Vevey et le Fontenois. C’est moi qui les affine. Je m’occupe aussi de la commercialisation. Mes produits fermiers sont vendus dans des grandes surfaces, des épiceries fines, des magasins de producteurs et/ou bio et donc au chalet fermier de Rioz. »

Pas de grand écart de prix entre les différentes formules de vente, les marges sont à peu près les mêmes. Mais, lui, il tient à une chose : il fabrique de manière artisanale, sans poudre de lait par exemple pour épaissir ses yaourts : « Je préfère doser ma production, ni trop, ni trop peu… Je ne veux pas produire plus. Une journée ne compte que 24 heures ! »


Rioz : quand les producteurs s'associent et gardent la plus-value pour eux, les consommateurs s'y retrouvent ! A Rioz, les producteurs proposent leurs produits dans des casiers réfrigérés, au chalet fermier, ouvert de 6 à 22 heures, tous les jours. Reportage : C. Emme-Ziri, F. Le Moing et E. Dubuis Avec en interview : Aurélie Voirin, éleveuse de volailles, Brice Monnin, paysan fromager et Didier Costille, arboriculteur

"Le chalet fermier" : un marché presque permanent

Didier Costille, qui a eu l'idée et qui a monté le GIE sur son entreprise à Rioz,  renchérit : "Sans intermédiaire, la plus-value reste aux producteurs, et ça c'est bien !" En ce moment, il vend des pommes et des poires, même si l'année est bien moins productive que d'habitude, à cause du gel d'avril.

Il voit aussi l'intérêt des consommateurs qui peuvent ainsi acheter des produits locaux, certains bio, moins cher qu'ailleurs et surtout tout près. Les habitants de Rioz sont parmi les clients les plus fidèles, proximité oblige.

Cette mère de famille riolaise confirme : "Moi, j'apprécie d'avoir le chalet fermier tout près. Quand, par exemple, le dimanche soir, vous commencez de faire un gâteau et que vous vous apercevez que vous n'avez plus d'oeuf ! Ici, c'est le seul endroit ouvert..."

 

 

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