L’entreprise Franceole, le seul fabricant français de mâts acier d’éolienne, est en redressement judiciaire. Le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône a décidé de prolonger de deux mois la période d’observation.
Franceole est une filiale de la holding française familiale Pelican Venture basée à Paris.
Franceole a vu le jour en 2012 avec la reprise de deux sites, SIAG France au Creusot en Saône-et-Loire et Céole à Longvic en Côte-d’Or.
A l'époque, les deux fabricants de mâts avaient déjà été placés en redressement judiciaire, suite au recul du marché de l'éolien dû notamment à l'incertitude pesant sur le tarif d'achat de l'électricité éolienne terrestre par EDF.
Jean-Pierre Gorgé, président de Pélican Venture, avait fixé comme objectif en 2013 qu'un mât sur deux installés en France sorte des usines de Francéole. Depuis quatre ans, ce ratio plafonne à 30%.
Le 17 mai 2017, l'entreprise, qui emploie quelque 160 personnes, a été placée en redressement judiciaire. Depuis, aucune offre de reprise n'a été déposée. Les salariés sont très inquiets pour leur avenir.
Le personnel du site du Creusot s’est mis en grève hier mercredi 5 juillet et celui de Longvic a débrayé entre 10 et 11 heures ce jeudi 6 juillet 2017.
"Il y a encore un espoir"
Ce jeudi 6 juillet, la justice a décidé de prolonger la période d'observation de deux mois. La date limite pour le dépôt des offres de reprise a été fixé au 24 juillet."On n’a aucune offre de reprise à ce jour. Mais, il reste une société qui se dit prête à étudier le dossier et à aller jusqu’au bout, mais pas sans garantie", précise Sophie Haag, co-directrice de la société FranceEole.
"Donc, la société candidate attend le positionnement des clients. Il y a encore un espoir qu’une cession puisse se produire, c’est pourquoi la période d’observation a été prolongée, la trésorerie le permettant aujourd’hui."
L'entreprise Francéole a réalisé 29 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016. Sa trésorerie couvre ses besoins jusqu'à fin septembre-début octobre.
"L'effondrement des prix de vente subi depuis deux ans ne permet plus aujourd'hui à Francéole de survivre seule", déclare la direction, qui invoque un environnement "extrêmement difficile".
Les responsables de l'entreprise pointent le coût de la main d'oeuvre, une surcapacité de production en Europe, une directive européenne "favorisant des importations extra-européennes", notamment de Chine, et l'incertitude tarifaire qui pèse sur la revente d'électricité éolienne.