Faune : le centre Athénas demande un moratoire sur la chasse pour épargner les animaux touchés par la sécheresse

Le Centre de soins pour animaux sauvages Athénas a lancé dans la nuit de mardi une pétition pour un moratoire sur toute forme de chasse jusqu'à nouvel ordre, après la sécheresse et compte tenu de la dégradation des milieux et de l'état de la faune. Les chasseurs dénoncent une "idéologie intégriste".

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La pétition a été publiée dans la nuit de mardi à mercredi et a déjà recueilli plus de 600 signatures. Le Centre de soins pour animaux sauvages de Franche-Comté et Bourgogne Est, Athénas, l'a déposée sur le site mesopinions.com. Elle demande un moratoire sur toute forme de chasse d'animaux éprouvés par 18 mois de sécheresse. 

"Sur le terrain, parce que nous sommes avant tout des ruraux, pas des écolos bobos, avec les naturalistes, nous avons mesuré la détresse de la faune, explique Gilles Moyne, directeur du Centre Athénas. Il n'y a pas de ressources végétales. Tout le monde le constate. Le monde agricole aussi, qui bien souvent n'a pas pu faire de regain (deuxième ou troisième fauche de prairie).""Pendant six mois, les animaux vont être dérangés, épuisés, pourchassés, tués, poursuit Gilles Moyne. Il est important de provoquer un électrochoc, de dire STOP à ce qui n'est qu'une activité de loisirs de certains. On interdit l'escalade ou le parapente pour protéger certaines espèces dans des zones précises...Un préfet peut décider de suspendre la chasse pour un temps donné en cas de sécheresse comme il suspend l'arrosage des cultures alimentaires destinées aux humains ! On ne demande pas à ce que la chasse disparaisse. Juste qu'elle fasse une pause."

La pétition (ci-dessous) est adressée au député La république en marche Loïc Dombreval, président du groupe d’études "Condition animale" de l'Assemblée Nationale, ainsi qu'à la minsitre de la Transition écologique, Barbara Pompili. 
 

Après la sécheresse, compte tenu de la dégradation des milieux et de l'état de la faune, il est urgent de décréter un moratoire de toute forme de chasse jusqu'à nouvel ordre.
En effet, toutes les activités (agriculture, loisirs, usages domestiques, productions alimentaires, etc..) ont été contraintes et limitées par les arrêtés sécheresse sauf.....la chasse.

Dérangement, épuisement, destruction, éloignement des points d'eau et des sources de nourriture, tout cela est au programme pour les 6 prochains mois, après 18 semaines de sécheresse sans précédents, qui auront des impacts à retardement dont nous ne mesurerons l'ampleur que dans plusieurs mois ou années. Déjà, la faune donne des signes d'épuisement.

Des intérêts particuliers doivent-ils primer encore longtemps sur l'intérêt général ?

Nous demandons que toute action de chasse soit suspendue jusqu'à ce que le déficit pluviométrique soit compensé : reconstitution des nappes superficielles, retour des cours d'eau à un niveau de débit normal pour la saison.

Nous demandons en outre que les battues soient suspendues sine die : - dans les zones impactées par la pyrale du buis responsable de la disparition du taillis (zone refuge)
- dans les zones de fort dépérissement forestier consécutif à la sécheresse, qui fragmente et mite le milieu,

Nous demandons en outre que l'agrainage du sanglier y soit interdit en raison de son action délétère sur le milieu naturel et provoque stationnement, piétinement, reproduction dopée et danger pour la circulation automobile. Nous voulons par cette mesure exemplaire que soit enfin prise en compte la forte érosion de la biodiversité, tant en termes d'espèces que d'effectifs, et que chasse soit traitée comme toute autre activité nuisante pour qu'une pause soit faite dans la guerre menée contre la faune sauvage.


Les chasseurs, eux, ne considèrent pas la faune en souffrance, au contraire. "Si les sangliers labourent les champs, les cerfs et les chevreuils broutent les jeunes pousses, c'est qu'ils ne sont pas en stress, réplique Christian Lagalice, président de la fédération de chasse du Jura. La faune sauvage trouve sa ressource en eau dans les plantes qu'elle mange et en plus nous avons installé quelques abreuvoirs. Il mange des glands et des faînes à foison. On craint plus que la pluie cet automne apporte des parasites aux bêtes". 

Christian Lagalice veut se réjouir d'une année de reproduction qui "dépasse toutes les espérances". Car le gibier a moins connu de collision avec les voitures pendant les deux mois de confinement. "Dans ma commune d'Annoire, dans le bas Jura, on a compté plus d'une douzaine de couvée de faisans contre deux d'ordinaire, poursuit-il. Cette pétition du Centre Athénas témoigne d'une idéologie intégriste. Tous les prétextes sont bons pour dénigrer la chasse."
 
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