La justice prononce la relaxe pour Dominique Henry, une militante qui refusait un fichage ADN

Dominique Henry avait participé en 2014 au démontage de la ferme usine des 1000 vaches dans la Somme. Elle avait été condamnée pour cela, condamnée également pour avoir refusé de donner son ADN. En appel, le tribunal de grande instance de Besançon a prononcé sa relaxe. 

Dominique Henry est une militante de la Confédération Paysanne. Ce mardi 29 mai, elle était convoquée devant le TGI de Besançon.

La franc-comtoise avait été condamnée en janvier 2017 par le tribunal correctionnel de Montbéliard à 750 euros d'amende avec sursis pour avoir refusé un prélèvement ADN. Le Procureur de la République de Besançon a demandé sa relaxe. C'est une agricultrice tout sourire qui a accueilli le jugement du tribunal en milieu d'après-midi. 

Je suis soulagée d'être relaxée, mais le fichage des militants va se poursuivre et il faut continuer de lutter contre

a déclaré devant la presse Dominique Henry, 62 ans, ancienne institutrice et agricultrice à Grand'Combe-des-Bois (Doubs). Environ 200 militants associatifs et politiques se sont réunis devant le tribunal de Besançon mardi pour la soutenir lors de son procès.



Son comité de soutien s'est réuni dès ce matin à Besançon. La Confédération Paysanne dont fait partie Dominique Henry appellait à un grand rassemblement, à une journée de solidarité contre la répression syndicale/militante et l’industrialisation de l’agriculture. . David Cormand, secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts également. Pour lui, "l'ADN est quelque chose d'intime que l'on doit donner si l'on est un criminel. Est-ce que Dominique Henry est une criminelle ? Non".

Un casse croûte paysan a eu lieu à midi au Kursaal avant que le cortège n'accompagne Dominique Henry vers le tribunal. 

De plus en plus de relaxes dans ce genre d'affaires

La Confédération Paysanne voulait y croire. L'été dernier, un berger basque militant à la Confédération Paysanne avait saisi la Cour Européenne des Droits de l'Homme. On voulait le ficher avec son ADN. La Cour lui a donné raison et a condamné l'Etat français pour "atteinte disproportionnée à la vie privée, qui ne peut passer pour nécessaire dans une société démocratique". Depuis, plusieurs tribunaux ont relaxé des militants pour refus de prélèvement d’ADN.

Dominique Henry n’a pas à être traitée comme une criminelle

parce qu’elle a défendu les consommateurs, les emplois, et une agriculture paysanne respectueuse des humains, des animaux et de l’environnement, défend le syndicat paysan. 

En aôut 2014, à Drucat dans la Somme une quarantaine de militants avait démonté un partie de l'installation de traite de la ferme des 1000 vaches. Pour ces faits, Dominique Henry, la militante de la Confédération paysanne du Haut-Doubs avait été condamnée à 4 mois de prison avec sursis en octobre 2014.