Fermeture d’écoles : "Passer six heures en visio, ce n’est pas envisageable en maternelle"

Emmanuel Macron l’a annoncé ce mercredi 31 mars : les écoles vont fermer pendant trois semaines en raison d'une troisième vague de la Covid-19. L'école à la maison sera de vigueur pour tous en Bourgogne, y compris pour les maternelles. Un enseignement à distance difficile pour les petits.  

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Lors de sa prise de parole ce mercredi 31 mars, Emmanuel Macron a annoncé la fermeture pour une durée de trois semaines des crèches, écoles, collèges et lycées. Les vacances scolaires sont modifiées et se dérouleront du 12 au 26 avril pour l’ensemble du territoire. La semaine du 5 au 12 avril sera donc consacrée aux cours à distance pour les élèves, y compris les enfants de maternelle. 

L’enseignement à distance est-il possible pour les écoles maternelles ?

Bien que cette situation se soit déjà produite lors du premier confinement l’an passé, elle laisse planer une vague d’inquiétude des parents et enseignants concernant la continuité pédagogique des plus petits. « Chaque moment en maternelle est un enseignement, même la collation, le passage aux toilettes ou l’accueil. Tout est envisagé par le biais pédagogique. Passer six heures en visio, ce n’est pas envisageable » explique Nina Palacio, du Syndicat SNUipp FSU ( Syndicat National Unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC).

Les enseignants ont fait preuve de beaucoup d’ingéniosité au printemps dernier en utilisant des outils numériques.

Nina Palacio, du Syndicat SNUipp FSU

La difficulté du maintien des enseignements dans cette période est notamment liée à la très faible autonomie des petits écoliers, âgés de 3 à 6 ans. L’objectif est de maintenir un enseignement le plus interactif possible : « les enseignants ont fait preuve de beaucoup d’ingéniosité au printemps dernier en utilisant des outils numériques, des plateformes nationales, des discussions en visio. Il va y avoir un lien, les professeurs vont amener les enfants à parler, parce que c’est beaucoup de langage en maternelle » précise Nina Palacio. Dans ce contexte, c'est donc sur les parents que reposeront une partie des enseignements. Ils seront en effet mis à contribution pour certaines activités. Les apprentissages seront divisés entre des intéractions en visio-conférence et des activités à réaliser avec la famille. Les professeur(e)s gardent cependant en tête la complexité de la situation pour les parents, souvent contraints de concilier leurs activités professionnelles et leurs enfants.

Les parents d'élèves, quant à eux, tentent de s'adapter. "Ce qui est difficile à vivre, c'est que ça se passe dans l'immédiat. On n'a pas le temps de préparer les enfants aux changements. C'est un peu le côté négatif. Mon fils, ça le rend triste de ne plus voir les copains. C'est vrai que la maternelle, c'est la socialisation " explique Amandine Profillet, maman d'un petit garçon en première section de maternelle. 

Une situation critique depuis plusieurs semaines

Cette annonce de l'Etat bouleverse une fois de plus le corps enseignant, contraint de s’organiser. « On regrette qu’il n’y ait pas eu de discussions avec le système éducatif, les parents… On va encore travailler dans l’urgence alors que ça aurait pu être anticipé » regrette Florent Duvernay, secrétaire départemental SE UNSA, le syndicat des enseignants. Bien que la fermeture des écoles ait été redoutée, des nouvelles mesures étaient urgentes à prendre pour les instituteurs(-trices) à bout de souffle. «  De nombreux enseignants ont témoigné de beaucoup de fatigue. […] On voulait maintenir les écoles ouvertes le plus possible, mais on arrivait à un moment où la situation sanitaire était telle que les écoles étaient trop impactées » rapporte Nina Palacio. En effet, le syndicat SNUipp FSU reproche un « déni » de la part de l’Etat face à la situation préoccupante des écoles depuis plusieurs semaines. Pour rappel, les derniers chiffres du rectorat recensaient 25 classes fermées sur l’ensemble de l’académie.

Tous espèrent pouvoir réaliser un retour à la normal le 26 avril prochain, date indiquée par le Gouvernement : « on espère que ce soit vraiment efficace pour ne pas avoir à recommencer » témoigne Florent Duvernay, secrétaire départemental SE UNSA, le syndicat des enseignants.

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