Saint-Loup-sur-Semouse, en Haute-Saône, a été une ville industrielle. Aujourd’hui, elle cumule les handicaps : chômage, pauvreté, manque de qualification. Mais elle veut croire encore à un atout, le bois, pour rebondir. Deux créateurs ont même lancé une marque de meubles contemporains.
Saint-Loup-sur-Semouse a connu un âge d’or : presque 5.000 habitants dans les années 70. Sa célèbre usine de meubles, Parisot, employait alors près de 2.000 personnes. Le travail des artisans ébénistes faisait également rayonner le nom de Saint-Loup. Puis, la crise économique a frappé : plans sociaux et fermetures d’usines se sont enchaînés.
Aujourd'hui, Saint-Loup ne compte plus que 3.200 habitants. Face au chômage et à la pauvreté, la ville essaie de lutter, de relancer l’économie, de garder espoir. Des projets ont vu le jour : le conservatoire du siège et du meuble, une entreprise d’insertion, un hameau durable avec des modules en bois pour personnes âgées et des logements et une médiathèque… D’autres sont à l’étude.
Saint-Loup tente une renaissance grâce à sa première ressource : le bois. Le slogan de cette ville : « Saint-Loup, la ville qui bouge ! »
Episode 1
C’est le grand moment de l’année à Saint-Loup : la foire ! Tous les week-ends des Rameaux, une semaine avant Pâques, l'évènement se déroule sur 3 jours, vendredi, samedi et dimanche. Au départ, ce rendez-vous était consacré aux sièges et aux meubles, les productions qui ont fait la renommée de la ville.
Aujourd’hui, la foire existe toujours, même si elle a été annulée en 2020 et 2021, et elle a dû se réinventer. Le siège et le meuble ont maintenant leur conservatoire.
Fière de son passé glorieux, Saint-Loup-sur-Semouse ne se veut ni passéiste, ni nostalgique. Elle veut se relancer grâce à ses atouts : le bois et le meuble.
Episode 2
Saint-Loup, c’est Parisot et Parisot, c’est Saint-Loup ! Deux noms indissociables au fil du temps. Leurs histoires s’imbriquent, pour le meilleur et pour le pire.
Jacques Parisot a créé l’entreprise qui porte son nom à Saint-Loup en 1936. Elle a employé jusqu’à 2.000 personnes pour une commune qui comptait moins de 5.000 habitants.
C’est maintenant Jean-Charles Parisot, 3ème génération, qui est aux commandes et qui dit son attachement à Saint-Loup, berceau du groupe et sa ville natale.
Parisot a fait appel dans les années 60 et 70 à des centaines de travailleurs immigrés. Un afflux de population qui a considérablement changé cette commune rurale de Haute-Saône.
Episode 3
Suite à la crise économique, Saint-Loup, ville industrielle, a perdu de son dynamisme économique.
Ses habitants, plus que 3.200 personnes, des Lupéens, se sont appauvris : 23 % sont au chômage.
Pourtant, la mairie et son maire, Thierry Bordot, essaient de trouver des solutions : épicerie solidaire, médiathèque, logement pour personnes âgées.
En s’appuyant sur la ressource première de la commune : le bois…
Episode 4
A Saint-Loup, 48 % de la population active n’a aucun diplôme. Le manque de qualification reste un obstacle majeur pour accéder au marché du travail.
D’où la création d’une entreprise d’insertion par l’économique : la Manufacture des Usines Réunies, dans d’anciens locaux industriels.
A l’origine de cet outil d’insertion : le maire et le concepteur de modules en bois, professionnel du bâtiment.
Le bois, toujours et encore, comme matière première pour deux ex-salariés de Parisot. Ils ont créé leur marque de meuble très design, écoresponsables, « Brût ».