Après le Secours Catholique, les Restaurants du Cœur dressent eux aussi un constat alarmant sur l’état de la pauvreté en France. En ce début de campagne d’hiver, tous les chiffres sont à la hausse. Certains centres enregistrent 30 % de bénéficiaires en plus. La crise impacte lourdement les plus précaires.
Derrière les chiffres, il y a des familles, des parents seuls ou en couple, des enfants, des célibataires. Certains sont salariés. Mais même avec un salaire, impossible de joindre les deux bouts. Et c’est encore pire avec l’inflation. Alors entre les deux bouts, il y a les associations caritatives comme les Restaurants du Cœur.
Les Restos entament le 21 novembre leur campagne d’hiver. Oui il y a deux saisons. En hiver, l’association accueille plus de bénéficiaires, 25% en moyenne, les barèmes sont plus favorables. Cette année, les antennes départementales s’attendent à une explosion des demandes.
Dans le Jura, cet été, le nombre de bénéficiaire a augmenté de 30%. Bernard Bretin, responsable du centre de Lons-Le-Saunier s’attend à la même progression cet hiver. Côté bénévoles, le département a fait le plein mais il faut aussi avoir assez d’approvisionnement pour nourrir tout le monde. « On croise les doigts, ça dépend d’une semaine à l’autre ».
Au centre de Besançon, la situation est un peu plus tendue côté approvisionnement « Parfois ça coince un peu », concède Dominique Maire, le président des Restaurants du Cœur dans le Doubs.
On n’est pas inquiet mais on sait qu’on va avoir beaucoup de travail cet hiver.
Dominique Maire, président des Restaurants du Coeur du Doubs
Dans le Doubs, les bénévoles manquent et les bénéficiaires sont de plus en plus nombreux. Entre 15 et 20 % de familles en plus.
Les produits sont distribués par la Banque Alimentaire et des structures propres aux Restaurants du Cœur. Ces distributeurs récupèrent des marchandises en surproduction, traquent les invendus dans toute l’Union européenne. Ainsi à la Banque Alimentaire, 70% du stock provient des dons ainsi récupérés. L’association peut aussi compter sur l’Europe qui finance 10 à 15% des produits destinés aux plus démunis.
Pour les produits frais, il y a la ramasse. Chaque matin, des bénévoles font le tour des magasins pour récupérer les aliments en date limite de péremption. « Nous ne pouvons pas donner de produits dépassant la date, avec la crise, et les magasins sont de plus en plus vigilants dans la gestion des stocks », explique Bernard Bretin. Certains grands magasins ont d’ailleurs des rayons anti-gaspillage.
La crise aura-t-elle raison de la générosité des Francs-Comtois ?
A quelques jours de la collecte de la Banque Alimentaire, le coordinateur de la collecte en Franche-Comté se dit inquiet de la crise.
Mais on a toujours eu de bons résultats même en temps de crise, alors on est confiant.
Michel Jeannin, coordinateur de la collecte de la Banque Alimentaire en Franche-Comté
La collecte organisée le week-end dernier en avance en Haute-Saône, en raison de la Sainte-Catherine, est encourageante.
Vendredi 25, samedi 26 et dimanche 27 novembre, 2500 bénévoles attendront vos dons dans plus de 220 magasins. Epicerie, produits d’hygiène, conserves, café, thé. Ces marchandises se conservent longtemps et permettent aux associations d’assurer des paniers toute l’année aux bénéficiaires.