Nous passerons à l'heure d'hiver ce dimanche 31 octobre peut-être pour la dernière fois. Mais pourquoi reculons-nous nos horloges d'une heure chaque année à l'automne ? Et pourquoi l'arrêt du passage à l'heure d'hiver et à l'heure d'été n'est pas encore acté au niveau européen ?
Les grands dormeurs se réjouissent de ce passage à l'heure d'hiver. Ce dimanche 31 octobre à partir de 3 heures du matin, il faudra reculer nos montres d'une heure. Soixante précieuses minutes en plus pour dormir... un cadeau qui ne date pas d'hier !
L'idée d'aligner nos heures d'activité avec l'ensoleillement remonte au début du XXe siècle. La France expérimente le passage à l'heure d'été en pleine Première Guerre Mondiale sous le gouvernement d'Aristide Briand et sous l'impulsion du député André Honnorat. A l'origine, il s'agissait déjà de réaliser des économies en temps de guerre en réduisant la consommation énergétique des foyers.
Premier passage à l'heure d'hiver en 1976 en France
Le premier passage à l'heure d'hiver a eu lieu bien plus tard, le 26 septembre 1976. A l'époque, les deux chocs pétroliers de 1973-1974 avaient poussé les autorités à chercher des moyens de faire des économies d'énergie. Or, une quarantaine d’années plus tard, le changement d’heure s’avère moins efficace qu'escompté, le gain réalisé est marginal avec la généralisation des nouveaux appareils électriques basse consommation. Dans les années 80 le changement d'heure est généralisé à toute l'Union Européenne.
Aujourd'hui l'UE veut faire marche arrière. En 2018, la Commission européenne proposait de mettre fin au changement d'heure. Cette proposition de directive est soutenue à une large majorité par les Eurodéputés. En effet, elle est validée par le Parlement européen en 2019, qui laisse deux ans aux pays membres pour s'organiser et l'appliquer.
Le changement d'heure de la discorde en Europe
La directive devait donc entrer en application en 2021... sauf que les gouvernements n'arrivent pas à se mettre d'accord. Les membres du conseil de l'UE, rassemblant les ministres concernés de chaque état membre, n'ont pas rendu leur avis, la mesure ne peut donc pas entrer en vigueur. Il faut dire qu'entre la Slovénie et le Portugal les opinions comme les intérêts divergent.
En France, en revanche, la question fait consensus. Au printemps 2019, la commission des affaires européennes à l'Assemblée nationale lance une consultation en ligne. Elle avait recueilli plus de 2 millions de réponses et 83 % des participants optaient pour la fin du changement d'heure. Ces mêmes Français devront encore patienter puisque personne n'a réussi à se mettre d'accord. Il faudra donc à nouveau mettre nos pendules à l'heure cette nuit.