Échecs et boxe : cinq Francs-Comtois aux championnats du monde de chessboxing

Ce sport hybride réunit deux disciplines que tout oppose a priori : la boxe anglaise et les échecs. Cinq joueurs du club de l’aire urbaine Belfort-Montbéliard-Audincourt participent actuellement aux championnats du monde, en Turquie

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"Quand j’ai entendu parler de ce sport, je me suis dit ‘ce n'est pas possible, c’est une blague !’". Pour Kamel Boudjalhat, adepte de la boxe anglaise et des échecs depuis l'adolescence, la découverte du chessboxing fut une aubaine. Le trentenaire participe actuellement aux championnats du monde qui se déroulent en Turquie. 

Si l'activité étonne et que ses recrues sont encore rares, c'est parce qu'elle réunit deux disciplines sportives a priori opposées : les échecs et la boxe anglaise. " Mais il y a plus de similitudes que ce que l’on croit", explique Kamel Boudjalhat. "Avec la boxe, on apprend à se placer au centre du ring, de la même manière qu’on place ses pions au centre. Dans les deux, on parle d’attaque, de défense, de stratégie". 

Ne s’improvise cependant pas chessboxer qui veut. "C’est très technique, très précis". À la boxe comme aux échecs, les joueurs doivent avoir un coup d’avance. 

"Certains excellent dans l’un, et pas dans l’autre. Moi, je n’serai par exemple pas capable de rivaliser avec les excellents joueurs d’échec. Mais étant donné que j’ai un niveau médian en boxe, ça s’équilibre", explique le compétiteur. 
 

Trois minutes d'échecs, trois minutes de boxe  


L’homme de 36 ans a créé le club de Belfort en septembre 2018 avec son acolyte Christophe Roy. Accompagnés de trois autres Franc-comtois, ils participent jusqu’au 15 décembre aux troisièmes championnats du monde organisés à Antalya, en Turquie. En tout, quelque 32 nations sont représentées : de Cuba aux Etats-Unis, en passant par l’Inde, "grand pays de chessboxers". Le Français Thomas Cazeneuve va défendre son titre mondial.

 

Une partie de chessboxing se déroule de la manière suivante : des rondes d’échec alternent avec les rounds de boxe. Trois minutes d’échec, trois minutes de boxe. Entre les deux, une minute de récupération, nécessaire pour souffler, enfiler sa paire de gants et retirer le plateau placé au centre du ring. 


5 Franc-comtois sur les 11 joueurs de l’équipe de France 


"Ca n’est pas une partie d’échecs traditionnels. C’est une partie blitz, très rapide, il faut prendre des décisions rapidement. Il faut être prêt, très concentré", explique Kamal Boudjalhat.

Les compétiteurs se sont bien entraînés au sein d’un club qui représente, à lui seul, la moitié de l’équipe de France : sur les 11 Français à concourir, 5 viennent de la Franche-Comté. "On est une locomotive au niveau national, même si on n’a qu’une vingtaine d’adhérents, on espère proposer les championnats du monde en France, et les championnats de France ici, en Franche-Comté", explique Kamal Boudjalhat,

 

 Des valeurs de mixité sociale et de persévérance  


Lorsque son acolyte Christophe Roy l’a contacté, en septembre 2018, Kamal a sauté le pas et organisé le rapprochement du club d’échecs de Belfort avec le club de boxe de Montbéliard. "On voulait que ces deux mondes-là puissent se rencontrer". 

Le compétiteur promeut aussi le chessboxing dans son travail d’éducateur. Chaque mardi, il intervient auprès des jeunes de la maison de quartier Jacques Brel. "J’accompagne des adolescents en difficulté scolaire. L’important, ça n’est pas l’aspect sportif, mais les valeurs d’entraide. Jouer aux échecs, c'est apprendre à ne pas lâcher l’affaire. Quand on traverse tout l'échiquier, on peut demander la pièce de son choix : ça s'appelle la promotion." 
 

"La discipline me permet aussi de susciter le débat, sur la place de la femme dans la société, par exemple : aux échecs, c’est la dame la pièce la plus forte, elle vaut 10 points ". L'éducateur aimerait que les jeunes de quartiers populaires puissent s'essayer au chessboxing. 

 
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