Les investissements dans les cheptels bovins ont le vent en poupe. Mais prenez garde si vous décidez de vous lancer, beaucoup de sites sont fictifs, visant à soutirer de l'argent aux investisseurs les moins avisés. C'est le cas de "Cheptel Epargne" et sa belle vache Montbéliarde au bonnet de Noël...
Un placement exceptionnel avec un rendement de 6%, soit "cinq fois plus qu'un livret A". Sur le papier, pour un investisseur non-avisé, l'offre est alléchante. Et c'est bien pour cette raison que le piège fonctionne si bien. Car "Cheptel Épargne" et sa belle vache Montbéliarde affichée en une du site ne sont en faite qu'une vaste arnaque montée de toute pièce.
Le principe : investir dans quelques vaches qui seront soi disant louées à des éleveurs. Vous apportez la mise de départ, l'agriculteur s'occupe de l'animal et la société fait office d'intermédiaire. Bien sûr, plus vous investissez, plus le rendement augmente pour pousser les victimes à dépenser autant que possible.
D'autant qu'elles ont l'impression de dépenser pour la bonne cause : "Cheptel Épargne permet à chacun d’investir directement dans un collectif d'aide aux agriculteurs pour l'élevage de leurs vaches", peut-on lire sur leur site. Un placement présenté comme "très intéressant et sans risque", mais (on l'aura compris) il n'en est rien.
L'arnaque est bien rodée. Tous les documents envoyés aux investisseurs paraissent plus vrais que nature : certificat vétérinaire, brochure de présentation... Seul le retour sur investissement manque à l'appel. Et les escrocs vont plus loin encore.
"L'argent facile n'existe pas"
En octobre 2018, l'Association française d’investissement en cheptel (Afic), qui a pour objet d’informer sur ces investissements, décide de fermer son site après un piratage, rapporte Ouest-France. Quand l'internaute voulait se rendre sur leur site, il était redirigé vers... celui de www.cheptelepargne.com.
"L'Afic n’a aucun lien avec (...) la « société » Cheptel Épargne qui y fait figurer ses coordonnées. [Elle] ne connaît ni cette « société » ni les activités de cette dernière", rappelle l'association sur ce qu'il reste de son site. Elle relève par ailleurs "la recrudescence de sites potentiellement frauduleux vous proposant d’investir dans des vaches laitières, et vous demandant de procéder à des règlements à l’étranger", appelant les investisseurs potentiels à la plus grande prudence.
En règle générale, ces sites vous demandent vos coordonnées de carte bleue par téléphone qu'il ne faut en aucun cas communiquer de cette manière. L'autorité des marchés financiers (AMF) a ouvert une enquête et alerte sur ces investissements. "Attention, quand on vous parle de rendements élevé, le risque est aussi élevé, alerte Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants chez l'AMF. L'argent facile, ça n'existe pas. Un investissement comporte toujours une part de risque et un site qui ne vous en parle pas du tout : attention, prudence."
Comment éviter les arnaques ?
Pour éviter de tomber dans le panneau, le premier détail à consulter est l'URL du site (son adresse web, à retrouver en haut de votre écran). S'il commence par "http" et non "https", vous pouvez émettre des doutes quant à sa fiabilité. Le "s" signifie que vous êtes sur un site sécurisé, ce qui est le cas de la plupart des sociétés d'investissement, surtout lorsqu'elles vous proposent des transactions en ligne.Ensuite, l'AMF dresse une série de conseils. Vous pouvez notamment taper le nom de la société concernée dans le Regafi qui répertorie les entreprises autorisées à exercer une activité bancaire, financière, de monnaie électronique ou de services de paiement. Seconde option : consulter les différentes listes noires dressées par l'AMF répertoriant des sites considérés comme frauduleux ou ne respectant pas la réglementation en vigueur.