La très large majorité des parlementaires de Franche-Comté a approuvé lundi 4 mars 2024 l'inscription du droit à l'nterruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Seule la députée du Jura Marie-Christine Dalloz (LR) a voté contre. La députée du Doubs Annie Genevard (LR) et le député de Haute-Saône Emeric Salmon (RN) se sont abstenus.
L'Histoire avec un grand H retiendra que la France est devenue lundi 4 mars 2024 le premier pays au monde à inscrire dans sa Constitution l'interruption volontaire de grossesse (IVG). La "liberté garantie" à l'avortement a été intégrée à l'article 34, par 780 voix pour, 72 contre et 50 abstentions. Une approbation très large donc des parlementaires réunis en Congrès, qui a été saluée immédiatement après l'annonce du résultat, par un tonnerre d'applaudissements dans l'impressionnant hémicycle du Château de Versailles.
"Fierté française, message universel", a écrit sur X-anciennement Twitter Emmanuel Macron. Il a invité les Français à une cérémonie symbolique de scellement de la Constitution "ouverte au public" le 8 mars prochain, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes. De son côté, Le Premier ministre Gabriel Attal a salué "une étape qui restera dans l'Histoire" et "une deuxième victoire pour Simone Veil"
17 sur 20 en Franche-Comté
Pour la petite histoire, cette fois, on notera que 17 des 20 élus de Franche-Comté ont voté pour cette réforme constitutionnelle. La plupart d'entre eux n'ont pas caché d'ailleurs leur émotion. À commencer par Eric Alauzet. "En ce jour historique, nous empruntons les pas de Simone Veil et Gisèle Halimi, ainsi que ceux de toutes les femmes qui se sont battues pour cette cause.", écrit sur X le député Renaissance de la 2e circonscription du Doubs.
Empreint de fierté et d’émotion, j’ai voté pour l’inscription de l’avortement dans la Constitution.
— Éric Alauzet (@ericalauzet) March 4, 2024
50 ans après l’adoption de la loi Veil, le 20 décembre 1974, nous avions aujourd’hui la responsabilité de sceller, dans le marbre de la Constitution, ce droit fondamental afin… pic.twitter.com/MQ5WT52sZI
Tout aussi heureux, Laurent Crozier, député MoDem de la 1ère circonscription du Doubs qui affiche lui aussi son "immense fierté" sur le réseau social.
C’est avec une immense fierté que j’ai voté en faveur de l’inscription du droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution française.#IVGDansLaConstitution pic.twitter.com/aIH2X8bFOq
— Laurent Croizier (@CroizierLaurent) March 4, 2024
Vote favorable également pour leurs collègues, élus dans le département, Nicolas Paquot (Renaissance), Jacques Grosperrin (LR), Jean-François Longeot (UC), Annick Jacquemet (UC), et Géraldine Grangier (RN).
Dans le Jura, Danielle Brulebois (Renaissance), Justine Gruet (LR), Clément Pernot (LR) et Sylvie Vermeillet (LR), tout comme en Haute-Saône, Alain Joyandet (LR), Olivier Rietmann (LR) et Antoine Villedieu (RN), ont tous voté positivement pour cette incrisption du droit à l'IVG dans la constitution
Vote unanime enfin dans le Territoire de Belfort pour les députés Yann Boucard (LR) et Florian Chauche (LFI) et le sénateur Cédric Perrin (LR).
Une voix contre et deux abstentions
Seule Marie-Christine Dalloz en fait s'y est clairement opposée. La députée Les Républicains du Jura se justifie dans La Voix du Jura. "Je ne sais pas où se situera l’histoire dans l’avenir, explique-t-elle. Le grand moment historique, c’était la loi Veil. Aujourd’hui, j’ai un peu peur qu’on détricote la loi Veil." Elue depuis 2007 dans la 2e circonscription, elle assure être "très sensible à la liberté de la femme". Selon elle, "Simone Veil avait fait en sorte qu’on puisse protéger un être vivant qui était à naître, grâce à un délai de douze semaines" et elle considère "qu’il faut un équilibre entre le droit à l’avortement et le délai de quatorze semaines aujourd’hui".
Annie Genevard (LR), elle, a préféré s'abstenir. Sur X, la députée de la 5e circonscription du Doubs indique soutenir la loi Weil mais "refuse sa constitutionnalisation, dit-elle, qui fait courir un risque à la clause de conscience des médecins et peut concourir à l’allongement des délais au nom d’une liberté désormais garantie."
Parce que je soutiens la loi Veil mais parce je refuse sa constitutionnalisation qui fait courir un risque à la clause de conscience des médecins et peut concourir à l’allongement des délais au nom d’une liberté désormais garantie, j’ai choisi de m’abstenir #IVGconstitution pic.twitter.com/7qZoCYwqP8
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) March 4, 2024
En revanche, Emeric Salmon, député RN de la deuxième circonscription de Haute-Saône, lui, n'a pas cherché à expliquer son abstention. Pour mémoire, le parlementaire haut-Saônois faisait partie des 37 députés qui, en novembre 2022, avaient voté contre la proposition de loi déposée par La France Insoumise pour inscrire ce droit à l'IVG dans la Consititution.