METEO. Vague de froid : du vignoble du Jura aux producteurs de cerises ou mirabelles en Haute-Saône, le gel et la neige font craindre de nouvelles pertes

L'épisode de froid et de neige qui a débuté vendredi 1er avril sur la Franche-Comté fait craindre le pire aux vignerons et aux producteurs de fruits. Comment faire pour limiter les dégâts, est-il encore temps ?

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Côté vignoble

Le vignoble jurassien est diversement concerné par l'épisode de neige et de froid qui touche notre région.

Dans le nord du département du Jura, les vignerons sont plutôt confiants, comme nous l'a expliqué Benoît Sermier, vigneron et organisateur de la Percée du vin jaune à Cramans.

Dans notre secteur, les vignes n'ont pas encore de feuilles, les risques sont donc faibles, environ 10% de nos vignes risquent d'être touchés

Benoît Sermier, vigneron à Cramans

C'est plus au sud du département du Jura, que la situation est délicate à cause du développement plus avancé de la vigne.

Pour Patrick Clavelin, vigneron Au Vernois près de Lons-le-Saunier, 2021 a été la pire année de sa longue carrière de viticulteur.

En 40 ans d’exercice, jamais il n’avait vu autant de dégâts après un épisode de froid. Son chiffre d’affaire a alors chuté de 70%.  Du coup, pas question de louper le millésime 2022.

Il y a quelques jours, il a disposé 450 bougies sur ses parcelles. Et toutes les heures, il scrute les prévisions météo. Le pire est attendu dans la nuit de dimanche à lundi avec des températures annoncées autour des moins cinq degrés.

On a vraiment peur, geler deux années de suite  c'est du jamais vu… La nouveauté, c’est la forme de gel, ça gèle à deux heures du matin… Ce n’est plus le même gel, c'est difficile de lutter contre ça.

Patrick Clavelin, vigneron

Chez Eric Thill, on a fait le choix de ne pas tailler les vignes avant la mi-avril. De cette manière, les premiers bourgeons poussent au bout de grandes tiges qui seront coupées plus tard, et qui ralentissent  la pousse des autres boutons,  utilisés pour la production.

Si les bourgeons situés sur ces tiges brulent avec le gel, ce n’est pas très grave, le but étant de protéger les bourgeons du bas, ceux de la récolte.

Eric Thill, vigneron à Gevingey

Côté arbres fruitiers

Les réputés cerisiers à kirsch de Fougerolles en Haute-Saône sont pour certains, déjà en fleurs. Ceux-ci sont fortement menacés si les froids annoncés surviennent ce week-end. Le froid n'a pas trop de conséquences sur les bourgeons, mais sur les fleurs les effets sont dévastateurs.

En fonction de la variété, la floraison est plus ou moins avancée. Mais globalement plus de la moitié des fleurs sont sorties et donc très exposées.

Jacky Tisserand exploite un verger d'environ 400 cerisiers. Il redoute le même scénario qu'il y a un an, tout avait gelé, et tout avait été perdu. Entre dimanche et lundi midi les producteurs espèrent ne pas voir les températures descendre trop bas, certains sites météos annonçant jusqu'à moins 5 degrés la nuit.

Tout va se jouer dans la nuit de dimanche à lundi, et lundi matin, avec des températures annoncées à moins cinq degrés Celsius. Si c'est le cas, la production est condamnée.

Jacky Tisserand, producteur de cerises

Une solution pour lutter contre le gel, est d'utiliser la fumée pour protéger les cerisiers.

Et les mirabelles ?

C'est dans un secteur délimité par le Doubs et l'Ognon que l'on recense une cinquantaine de producteurs de mirabelles, rassemblés au sein d'un syndicat dont Jean-Paul Blandin est le président.

Si les températures annoncées les deux nuits prochaines sont vérifiées, c'est une catastrophe, nous allons perdre la totalité de la production.

Jean-Paul Blandin, président du syndicat des producteurs de mirabelles.

La situation et donc critique sur la frontière entre Doubs et Haute-Saône. La neige qui tombe va humidifier les fleurs qui sont presque toutes sorties sur les arbres. Cette humidité va geler autour des fleurs et va former des glaçons qui vont bruler tout espoir de voir la fleur évoluer en fruit.

Une météo rageante, car ces derniers jours avec le beau temps, les arbres ont fleuri en abondance, et la récolte s'annonçait prometteuse.

Outre l'aspect dramatique des pertes liées au gel, les bougies disposées dans les vignes la nuit, offrent un spectacle étonnant, comme on peut le voir dans cette vidéo  tournée l'hiver dernier au dessus des vignes du Jura.

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