Nature et déconfinement : y aura-t-il plus de serpents cet été dans nos jardins en Franche-Comté ?

Drôle de surprise ces dernières semaines pour certains d'entre nous. En entretenant leurs jardins, ils sont tombés nez à nez avec des couleuvres ou autre reptile. Beaucoup disent ne les avoir jamais vu avant. Un avant-goût de l’été ? Pas vraiment, tout s’explique.
 

Il ne s’attendait sûrement pas à cela. En débroussaillant après le confinement, cet employé communal a eu une drôle de suprise. Pas très loin de Montbéliard, il était affairé quand soudain, une vipère l’a surpris dans son travail. L’endroit où elle se trouvait n’est pas habituel. Et des exemples comme celui-ci, il y en a eu beaucoup ces dernières semaines.

Alix Michon, de la LPO Franche-Comté, est spécialiste de la question, elle est herpétologue. Avec elle, nous allons essayer de comprendre. Alix est aussi présente sur le terrain à travers une structure dédiée aux serpents. Son but : une meilleure cohabitation entre l’homme et l’animal.
 

Le confinement nous a fait redécouvrir notre environnement proche


Alix Michon nous raconte cette anecdote parlante,

Une dame qui habitait dans sa maison depuis une dizaine d’années nous a appelé récemment. En plein confinement, elle a entretenu son jardin un peu plus qu’à l’habitude. Une occupation et surtout la découverte de serpents sur son terrain. Pour elle c’était quelque chose de nouveau. Ce n’était sûrement pas les premiers, mais le confinement lui a fait redécouvrir son jardin. Elle y a passé plus de temps.

 

Cette période de confinement a suscité de nombreux appels inquiets de propriétaires qui ont découvert des reptiles chez eux. Le serpent, comme nous l’explique la spécialiste de la LPO, va chercher protection et chaleur dans les terrains. Il sera friand d’un peu de broussailles, d’herbes hautes ou de pierres. Avec ce temps passé dans les jardins durant le confinement, l'homme et l'animal ont dû réapprendre à cohabiter. En Franche-Comté, nous avons 7 espèces de serpents, la France en compte 14.

 

Dans la région, nous avons 5 espèces de couleuvres et 2 espèces de vipères , ces animaux ont une très mauvaise image, alors qu’ils sont très utiles. Ils ont un rôle majeur dans l’écosystème. Les serpents sont les prédateurs de nombreuses espèces responsables de dégâts dans les cultures et les jardins

 

 

Déconfinement et saison des amours


En ce moment, c’est la période de reproduction chez les serpents. Ils peuvent apparaître plus mobiles. Et donc, dans les jardins avec une herbe dégagée, plus visible par les habitants.

Les serpents mâles recherchent des serpents femelles, et ils peuvent apparaître à proximité des maisons, une saison des amours qui se poursuit jusqu’à la fin juin.
 

Cohabiter avec les serpents ?


Plusieurs pistes sont possibles pour envisager cette cohabitation en bonne harmonie. Alix Michon va à la rencontre des habitants  pour trouver des solutions .

Le serpent a un manque constant d’habitat naturel, il est discret , il faut essayer de lui créer son espace dans le jardin. Quelques pierres, de la broussaille, qu’il puisse avoir sa maison à lui. De plus, le serpent a peur de l’homme. Il n’attaquera jamais excepté la vipère si elle se sent vraiment menacé.

 

Il n'y a pas plus de serpents, nous redécouvrons juste notre environnement. Si la rencontre est compliquée. L’ophiophobie (une peur excessive des serpents) touche beaucoup de personnes. Il est préférable d’appeler les pompiers ou le standart de la LPO (03 81 50 43 10). Le serpent est rappelons-le une espèce protégée. Il est interdit de le tuer depuis une loi de 1976. Et Alix Michon de conclure ... 

Il y a 500 000 morsures de chiens dont 60 000 graves chaque année, pour les serpents 1500 dont 75 graves. Il faut juste apprendre à les connaître pour mieux les comprendre.

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