Le ministre du Travail, François Rebsamen, a indiqué à l'AFP avoir demandé jeudi à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) de se pencher sur la hausse "atypique" des demandeurs d'emploi en activité, réfutant toutefois vouloir les faire sortir des statistiques de Pôle emploi.
"Cela fait maintenant plusieurs mois que je m'aperçois qu'on assiste à une hausse atypique, presque incompréhensible, des demandeurs d'emploi en activité", a déclaré François Rebsamen.
Dans le courrier adressé à l'Igas, dont l'AFP a obtenu copie, le ministre souligne que le nombre d'inscrits à Pôle emploi en catégorie C (personnes qui ont travaillé plus de 78 heures dans le mois mais recherchent un emploi en CDI à temps plein) "augmente fortement depuis décembre 2014, de façon atypique par rapport aux autres catégories".
"Ainsi, la catégorie C a augmenté de 13,7% depuis novembre 2014 contre +1,9% pour la catégorie A (sans activité, ndlr) et +4,2% pour la catégorie B (moins de 78h travaillées dans le mois, ndlr)", écrit-il. "Plus notable encore, la proportion de personnes positionnées en catégorie C travaillant à temps plein atteint 35% sur les 12 derniers mois", note-t-il. Cette évolution "pose la question de la prise en charge opérationnelle, statistique et juridique de ces personnes qui travaillent pour la plus grande partie de leur temps, sinon la totalité, et ne relèvent pas de l'offre de services et du système de droits et obligations classiques du service public de l'emploi", estime François Rebsamen dans cette lettre.
Il demande donc à l'Igas d'"analyser les causes conjoncturelles et structurelles susceptibles d'expliquer cette évolution" et de lui remettre en septembre des "recommandations
de nature à mieux prendre en compte ces enjeux, tant sur le plan opérationnel que statistique". L'objectif est-il de sortir des statistiques les demandeurs d'emploi en activité, comme c'est le cas dans certains pays européens? "Non", a assuré le ministre.
Un nouveau record a été enregistré par Pôle emploi en mai, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) atteignant 3,55 millions (+16.200) en métropole, amplifié par une procédure inhabituelle de relance des chômeurs qui rend les chiffres non "interprétables", selon le ministre du Travail.
En incluant ceux qui ont eu une activité (temps partiel, CDD, intérim, catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi a fait un bond de 69.600, pour culminer à 5,41 millions (5,71 avec l'Outre-mer), autre pic historique.