En 2018, France 3 Franche-Comté vous propose de faire la connaissance de Francs-Comtois d'ailleurs. lls ont décidé de s'éloigner de leur terre natale pour vivre des aventures hors du commun. Découvrez l'histoire de Gilles, notre Franc-Comtois expatrié en Australie.
Enseignant, cuisinier ou encore entrepreneur... Ils n'ont pas hésité à tout quitter pour vivre leurs rêves. C'est le cas de Gilles, Franc-Comtois de 62 ans, expatrié en Australie depuis 1986. C'est à Brisbane que le sexagénaire, qui a fait toutes ses études à Besançon, a choisi de s'installer, avec sa femme Zarina. Brisbane est la capitale de l'État du Queensland. La ville est située à environ 950 kilomètres au nord de Sydney, sur le fleuve Brisbane. Elle s'étend sur une plaine humide bordée de collines.
Titulaire d'un doctorat des sciences du langage, Gilles est prof de français, au sein d'un centre d'immersion pour l’apprentissage de la langue et de la culture française baptisé "Maison de Ste Claire", qu'il a créé avec son épouse en 2000, à Upper Crystal Creek au sud de Brisbane. "Enseigner le français langue étrangère dans sa propre maison, c’est le pied ! Nous sommes libres. Nous servons une nourriture authentique à la française à nos apprenants. Nous accueillons environ 10 à 12 étudiants par semaine" nous détaille, enthousiaste, celui qui ne parlait pas l'anglais avant de mettre les pieds en Australie.
"Encore beaucoup d'opportunité pour les jeunes"
En Australie, Gilles a su trouver sa place. Il vit heureux, "en paix", dans un cadre idyllique : "Tous les matins, quand on va se promener en contre-bas en descendant, on peut voir des wallabies, des Dingos et une multitude d’oiseaux. Nous avons la chance d’avoir une biodiversité extraordinaire. La Maison de Ste Claire est un sanctuaire: nous y avons mis notre énergie, notre vie". Malgré un niveau de vie très élevé et des hausses de tarifs régulières, les Australiens s'en sortent pour la plupart grâce à des salaires eux aussi élevés, même si les inégalités existent. "Malheureusement, comme partout, l’écart entre les riches et les pauvres se creuse. L’Australie est l’un des rares pays au monde où il y a malgré tout encore beaucoup d’opportunités pour les jeunes. Un jeune plombier de 25 ans gagne environ $4000 par mois après impôts (environ 3000 euros)" explique Gilles.
Le Franc-Comtois décrit les Australiens comme étant "sympathiques, faciles à vivres et très relaxes". Selon Gilles, "la majorité des Australiens ne sont pas racistes, mais plutôt ouverts sur les autres cultures ou religion. On accepte les autres sans aucune difficulté ici quelle que soit leur religion, culture ou langue. Etre australien, c’est d’abord parler “aussie” (australien) et cela est plus important que votre couleur de peau."
Et la réputation des Français en Australie ?
En effet, dans un article de blog publié sur Lemonde.fr en 2013, l'auteur de l'article dénonce les agissements de certains expatriés français en Australie. "En Australie, le consul français a honte de ses touristes" est intitulé l'article. Gilles pointe du doigt la responsabilité des gouvernements français, par le passé. "Nos gouvernements par le passé ne nous ont pas laissé une bonne réputation en Australie. On entend souvent dire que les Français font preuve d’arrogance mais ce sont les gouvernements et ceux qui les représentent qui sont arrogants, pas les Français. Ces gens-là ne représentent pas la France, ils font partie d’une élite qui n’en a que faire du citoyen. Mais à part ça, les Français sont bien vus et appréciés et beaucoup de gens adorent la France. Les Français sont des gens normaux qui sont souvent bien appréciés" explique-t-il.
"Je n’aime pas ce que la France est en train de devenir"
Selon lui, la situation est plus préoccupante en France. "En fait, je n’aime pas ce que la France est en train de devenir : un pays où les libertés individuelles s’amenuisent et où la démocratie vacille. Je crois que les employeurs français et les gouvernements ont peur d’augmenter les salaires et pourtant, ce serait la solution pour régler le chômage car cela relancerait l’économie. Ici, les retraités ne sont pas imposés, ce qui est tout à fait normal car, grand Dieu, ils ont déjà contribué toute leur vie" détaille le professeur de français qui ne se voit plus vivre en Franche-Comté, car il ne s'y sentirait plus chez lui. Ses retrouvailles avec la France se font occasionnellement mais toujours avec plaisir, lorsqu'il revient voir sa famille.
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