Il y a près d’un an, un instituteur remplaçant d’une école maternelle a été accusé de viol sur l'une de ses élèves âgée de 4 ans. Mais, au vu de plusieurs éléments troublants, de nombreuses voix (dont celle de La Voix de l’enfant) s’élèvent pour que le dossier soit réexaminé.
"On ne vit plus avec ma famille. On survit"
Eric, professeur des écoles, faisait un remplacement à l'école maternelle de la Chênaie à Genlis, en Côte-d’Or, quand "une fillette âgée de 4 ans a révélé à sa famille, mi-novembre 2016, avoir été victime d'attouchements" de sa part.L’enseignant a été mis en examen et emprisonné pendant quatre mois, avant d’être remis en liberté.
Ce père de 4 enfants, qui n’a jamais eu affaire à la justice, s’est toujours dit innocent.
"On ne vit plus avec ma famille. On survit et on attend de passer à autre chose et on espère réussir à passer à autre chose quand tout sera fini", déclare Eric qui se dit victime d'une erreur judiciaire.
Plusieurs éléments troublants apparaissent dans le dossier.
Ainsi, une expertise scientifique a révélé la présence de sperme dans la tâche de sang trouvée dans la culotte de la fillette. Mais, l’ADN identifié n'est pas celui de l'instituteur, c’est celui d'un membre de la famille de l’enfant.
"Il est important que l’instruction aille beaucoup plus loin"
La fédération "La Voix de l'Enfant" (qui regroupe 80 associations intervenant dans 101 pays pour défendre les intérêts d’enfants victimes de violence) demande que le dossier soit réexaminé. "Au regard de ce que dit la fillette, on lit qu’il y a des mots qui sont induits, que la petite reprend, que la petite ne dit pas clairement", indique Martine Brousse, présidente de "La Voix de l'Enfant".
"Il est important que l’instruction aille beaucoup plus loin, reprenne tous les éléments, dont cette audition de l’enfant. Mais qu’il y ait aussi une recherche qui aille au-delà de celle qui vise uniquement l’instituteur", ajoute-t-elle.
Le parquet de Dijon assure qu'il suit de très près cette affaire, que des investigations sont toujours en cours et qu’elles ne se focalisent pas uniquement sur la piste de l'instituteur.
"On est salis par cette affaire"
Un comité (regroupant des instituteurs et des parents d'élèves) s’est constitué pour soutenir l’instituteur et sa famille.
"On est salis par cette affaire. Je me sens salie moi aussi… Ils veulent nous détruire, mais ils n’y arriveront pas. Ils n’arriveront pas à enlever l’amour que j’ai pour mon mari et pour nos enfants. Il faut qu’on soit forts", déclare l’épouse de l’instituteur.
Eric se rendra à la cour d'appel de Dijon jeudi 12 octobre 2017. Il demandera une nouvelle fois à la justice la levée de sa mise en examen pour obtenir le statut de témoin assisté.
Un dossier complet sur cette affaire sera diffusé dans le 19-20 de France 3 Bourgogne mercredi 11 octobre 2017.
Un reportage réalisé par Gabriel Talon, Christophe Gaillard, David Cornot et Cécile Frèrebeau
Dans l'actualité judiciaire, jeudi 12 octobre, l'instituteur de Genlis mis en examen pour le viol d'une fillette de 4 ans en novembre dernier, se rendra à la cour d'appel de Dijon. Il demandera une nouvelle fois à la justice la levée de sa mise en examen pour obtenir le statut de témoin assisté.
Depuis que l'affaire a éclaté, il a toujours clamé son innocence.
Ce père de 4 enfants, qui a affaire à la justice pour la première fois, a toujours clamé son innocence. Il se dit victime d'une erreur judiciaire.
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