Affaire Daval : Randall Schwerdorffer demande de nouvelles investigations

Invité de notre 19/20 vendredi, Randall Schwerdorffer, l'avocat de Jonathann Daval, a mis en cause les conclusions de l’expertise pointant le caractère « pervers » de son client et questionné les preuves qui l’ont conduit à avouer le meurtre d’Alexia Daval avant de se dédire.

Jonathann Daval, avait reconnu fin janvier avoir tué sa femme trois mois plus tôt. L’informaticien en détention depuis ses aveux a changé de version devant le juge d’instruction. Il accuse désormais sa belle-famille.

Jérémy Chevreuil, France 3 Franche-Comté : Pouvez-vous nous dire dans quelle circonstance Alexia Daval a été tuée, d’après votre client ?

Randall Schwerdorffer : En aucun cas. Ce que je peux vous dire simplement pour ne pas violer le dossier de l’instruction et je regrette que ce secret soit régulièrement violé, c’est qu’effectivement Jonathann Daval conteste aujourd’hui avoir tué son épouse. Dans quelles conditions ? Il appartiendra au juge d’instruction de le déterminer. Je peux vous dire que nous allons demander un certain nombre d’actes d’investigations techniques, certaines investigations qui n’ont pas été faites – je ne vous dirai pas lesquelles pour préserver l’issue de ces investigations, qui permettront de corroborer ou ne pas corroborer les déclarations de Jonathann Daval.

Si ce n’est pas lui c’est qui ?
R.S. : Je ne peux pas répondre à cette question.

On a lu dans la presse qu’il accusait sa belle-famille, qu’il parle de complot familial et qu’il accusait en particulier son beau-frère.
R.S. : Exactement. C’est ce que vous relayez. Je dis simplement que je suis surpris que ces déclarations de Jonathann Daval soient relayées dans la presse, je le déplore, je ne les relaie pas. Je dis simplement qu’il conteste, lui, avoir tué son épouse. Je dis aussi qu’il faut rester très prudent.

Pourquoi avoir attendu trois mois d’enquête puis cinq mois  de détention pour changer de version et en accuser un autre ?
R.S. : Ce n’est pas exceptionnel dans une affaire criminelle. Il y a l’effet du temps, de la réflexion. La question c’est pourquoi s’est-il accusé en lieu et place de quelqu’un d’autre ? J’ai moi personnellement la réponse, que je tiens de Jonathann Daval mais que je ne livrerai qu’à la demande du juge d’instruction. Mais effectivement je peux vous assurer que nous avons une réponse extrêmement sérieuse à fournir au juge d’instruction.

La question c’est pourquoi s’est-il accusé en lieu et place de quelqu’un d’autre ? J’ai moi personnellement la réponse, que je tiens de Jonathann Daval mais que je ne livrerai qu’à la demande du juge d’instruction.

Quel crédit peut-on accorder à cette nouvelle version de votre client ? Il est décrit –il y a eu des fuites- par une expertise psychiatrique comme une personne manipulatrice capable de perversité.
R.S. : Cette expertise qui n’aurait jamais dû se retrouver dans la presse n’est pas définitive. Je trouve déplorable qu’on se serve d’une expertise sur laquelle nous pouvons demander une contre-expertise, c’est-à-dire qui n’est pas une vérité judiciaire. Dans le cadre de cette expertise certains éléments donnés à la presse sont faux ou sont totalement incomplets. Je conteste totalement les conclusions de cette expertise non définitive telles qu’elles ont été données à la presse, dans des conditions assez douteuses.

Dans le cadre de cette expertise certains éléments donnés à la presse sont faux ou sont totalement incomplets.

Quelle est la crédibilité de cette troisième version ?
R.S. : Un expert psychiatre ou un expert psychologue sont incapables de dire si quelqu’un est crédible ou pas. Moi plutôt que de croire ou de ne pas croire Jonathann Daval, je souhaite des investigations techniques, y compris scientifiques, pour corroborer les déclarations de Jonathann Daval, ce qui me semble de meilleur qualité et de meilleur facture qu’une simple expertise psychologique ou psychiatrique, qui ne sont qu’une science molle.

Justement si Jonathann a avoué fin janvier c’est parce que les enquêteurs ont apporté toute une série de preuves scientifiques qui le confondaient. C’est ce qui a provoqué ses aveux. Notamment sa voiture, qui bouge pendant la nuit du meurtre, les traces de pneus retrouvés sur le lieu où se trouvait le corps, les tissus de draps appartenant au couple. Que faites-vous de ces éléments-là ?
R.S. : Je vais dire les choses très simplement : Jean-Marc Florand, mon excellent confrère [avocat de la famille Daval, ndlr] a dit la chose suivante : on n’est pas sûr que Jonathann Daval conduisait le véhicule. Donc le véhicule et les traces de pneus, pour Jean-Marc Florand, on n’est pas sûrs que ce soit Jonathann Daval. Les draps sont les draps de la famille d’Alexia. Et se sont aussi les draps du couple, qui appartenaient à la famille d’Alexia. Ce sont des éléments qui ne permettent pas de dire que Jonathann Daval a conduit le véhicule, en dehors de ses propres déclarations et ce ne sont pas des éléments qui permettent de dire non plus que c’est lui qui a recouvert le corps de son épouse avec le drap familial.
 
 
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