Des chiens pour veiller sur nos pilotes et leurs avions, à la BA 116 de Luxeuil-les-Bains

Ce sont de véritables champions dans leurs disciplines. Entraînés à détecter des explosifs et à défendre la base aérienne en cas d’intrusion, les chiens de la brigade cynophile sont indispensables au bon fonctionnement des installations.

C’est dans le cadre du tournage de l’émission En terre animale que je suis accueilli avec ma chienne Muffin (la mascotte de notre émission) sur la base. Après plusieurs formalités de contrôle, notre équipe se rend sous un hangar où sont entretenus les avions, des Mirage 2000.

A peine sortis de voiture, c’est l’adjudant Raphaël qui nous explique le rôle des chiens présents sur le site. Ils ont deux missions que nous allons découvrir : la détection et l’attaque. C’est par une démonstration de recherche d’explosifs dissimulés sur un avion que nous allons commencer.

La menace terroriste est permanente. Avant chaque mission, les appareils doivent être examinés à la loupe. Lorsque de gros événements surviennent, avec des visites d’autorités sur le site par exemple, les recherches avec les chiens se multiplient pour passer la zone au peigne fin et sécuriser les lieux.

Un bloc de 100 grammes de poudre noire explosive m’est donc confié et je dois le cacher quelque-part sur l’avion. Une petite trappe située à l’arrière me paraît idéale. C'est là qu'Atti entre en scène. Ce jeune berger malinois est rompu à l’exercice. Equipé de chaussons pour ne pas rayer l’avion avec ses griffes, le voilà parti en trombe à renifler chaque partie de l’appareil. 

Arrivé sous la trappe où est dissimulée l’explosif, l’animal se dresse sur ses pattes arrières à plusieurs reprises pour être au plus proche de la source odorante. 

Une fois sûr de lui, le chien s’assied sagement, immobile, muet et regarde fixement son maître. L’information est claire, c’est le signal, il y a de l’explosif juste au-dessus de lui.

Caporal Chef Johann

La récompense est immédiate, un jouet lui est envoyé dans la foulée car il faut récompenser l’animal dès que possible lorsqu’il a réussi l’exercice. C’est du «conditionnement positif», s’il travaille bien, il est récompensé et obtient son jouet. 

La démonstration est probante, Atti est raccompagné au chenil et notre équipe en profite pour aller saluer deux mécaniciens aéronautiques qui s’affairent sur un avion voisin. Je les avais vus nous observer pendant le travail du chien et ça m’intéressait d’avoir leur vision des choses sur l’équipe cynophile.

En fait, ils travaillent souvent ensemble. Ces militaires-là connaissent les avions mieux que leur propre voiture. Aucune pièce ne leur est inconnue. Leur rôle est important pour indiquer aux équipes cynophiles les cachettes les plus faciles, les plus accessibles, pour dissimuler un explosif. Et lorsque malheureusement il y a des accidents et qu’un avion se crashe, leur aide est précieuse pour aider les équipes cynophiles à reconnaître des pièces abimées susceptibles d’avoir abrité des explosifs et les pièces de sécurité à ne surtout pas toucher. 

Autre mission des chiens, la sécurisation de la base aérienne. Elle s’étend sur des dizaines de kilomètres, et même si elle est scrupuleusement grillagée, la surveillance humaine et canine y est permanente.

Si le moindre individu pénètre sans autorisation il est immédiatement arrêté, avec plus ou moins de douceur selon qu’il représente un danger, ou refuse d’obtempérer. Dans ces cas-là, ce sont les chiens qui s’en occupent. La démonstration qui suit est très explicite et dissuasive : deux chiens sont là pour l’exercice. Un militaire joue le rôle de l’intrus, réfugié dans une cabane et dans laquelle la lumière entre par une petite fenêtre.

Au signal, les chiens sont envoyés sur l’homme, préalablement équipé d’une épaisse tenue de protection. Ils pénètrent dans la cabane en se jetant au travers de la fenêtre et saisissent l’homme aux bras et aux jambes. L’individu tente de les faire fuir avec une baguette et en se déplaçant à l’extérieur. Les chiens ne lâchent pas. Ils restent suspendus aux membres du militaire, jusqu’à ce que le maître-chien leur ordonne d’arrêter et leur envoie leurs récompenses.

Sous sa tenue de protection le caporal-chef José jubile. Il adore cet exercice, il adore les chiens. Même ceux qui lui sautent dessus et ne veulent plus le lâcher. Car c’est leur travail, ils le font bien et ils méritent d’être aimés à la hauteur de leur dévouement.

Les chiens nous apportent beaucoup de réconfort, ils sont souvent beaucoup plus compréhensibles que les hommes, et ce n’est pas donné à tout le monde.

Caporal-chef José, maître chien

C’est sur cette vision idyllique de la relation entre l’homme et l’animal que se termine notre journée sur la BA 116 de Luxeuil-les-Bains. Une découverte étonnante d’hommes et de femmes passionnés par leur travail et par celui des chiens.

Une passion à découvrir dimanche 12 mars à 10h40 dans l’émission En terre animale sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté et dès le samedi 11 mars sur la plateforme France.tv