Ce mardi 21 mars, les parents d'élèves du regroupement scolaire de Mailleroncourt-Charette, Servigney et Genevrey ont bloqué l'accès au cours pendant une partie de la matinée. Une action symbolique contre la fermeture annoncée d'un poste d'enseignant à la rentrée 2023-2024.
Dans l'école élémentaire de Mailleroncourt-Charette, et l'école maternelle de Genevrey, en Haute-Saône, ce mardi 21 mars au matin, les élèves n'ont pas été en cours. Et pour cause : leurs parents avaient barricadé les deux bâtiments du groupe scolaire.
Dans chacun des deux villages, ils étaient une vingtaine, bien décidés à faire parler du sort qui se profile pour leur école : à la rentrée prochaine, l'une des trois classes du regroupement scolaire intercommunal (RPI) pourrait disparaître.
Cette suppression, on en veut pas
Cyrille Froidevaux, maire de Genevrey (Haute-Saône)
Si la carte scolaire pour la rentrée 2023-2024 en Haute-Saône devrait être annoncée en fin de semaine, les maires des trois villages du regroupement scolaire ont déjà été prévenus. De 50 élèves cette année, pour trois classes, les effectifs de l'école devraient passer à 48 l'année prochaine, et entrainer une suppression de poste. "Tout ça se joue à deux élèves", se désole Cyrille Froidevaux, maire de Genevrey. "On a du mal à comprendre cette décision de l'inspecteur d'académie"
Des locaux pas adaptés
L'organisation qui sera a priori celle des deux écoles à la rentrée est au cœur des inquiétudes. Les CP devraient rejoindre l'école maternelle, située à Genevrey. En regroupant les classes du CE1 au CM2, l'effectif anticipé pour la rentrée de 2023 à Mailleroncourt-Charette sera déjà de 28 élèves. Impossible d'accueillir les cinq niveaux de l'élémentaire à la fois. Mais le CP est la seule classe déplaçable à Genevrey, où les locaux sont adaptés à des enfants de maternelle.
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"Ramener des enfants de CP dans l'école qui n'accueille que des maternelles, ça pose déjà des problèmes" explique Marie-Pierre Dupré, maire de Servigney, commune du regroupement scolaire. "Les salles de classes, les sanitaires ne sont pas adaptés". En effet, pour le moment, l'école de Genevrey ne possède que des sanitaires collectifs, de petite taille.
"Les enfants n'auront plus les moyens numériques dans lesquelles les communes ont investi" s'indigne la maire, "et ils ne pourront plus aller à la piscine. Nos communes ont fait l'effort d'offrir 5 années de natation, et là on nous dit que la natation c'est une cause nationale qu'il y a trop de noyade et on sait que nos enfants n'auront plus les moyens d'aller en natation".
Inquiétude des parents d'élèves
"Le fait de ramener les CP avec les maternelles pour nous ça ne fait pas de sens" s'inquiète une parent d'élève, maman de trois enfants scolarisés dans les deux écoles. "C'est le commencement de tout le primaire... Et à l'inverse, on a les petites sections avec des enfants qui ont 2 ans et demi, 3 ans qui ont besoin de beaucoup d'attention, avec quatre niveaux, ils ne pourront pas en avoir assez". Du côté de l'école élémentaire, d'autres parents s'inquiètent d'une éventuelle classe à 28 élèves pour quatre niveaux.
Contacté, le rectorat de Haute-Saône a indiqué que les élus des trois communes concernées ont été prévenu en amonts de cette prise de décision. L'adjoint au recteur rappelle que l'organisation des niveaux et du maillage scolaire est une compétence des collectivités locales, et souligne que la possibilité d'un rapprochement scolaire avec la commune de Saulx, située non loin de là, a été suggérée aux élus.
