À la rentrée prochaine, quatre classes du collège d'Auxonne devraient fermer. Face à cette décision du rectorat, les enseignants ont fait grève ce vendredi 24 février et ont manifesté devant l'établissement. Ils dénoncent notamment les classes surchargées : 30 élèves par classe en moyenne en septembre.
"On n'est pas des mendiants, on est des enseignants !" : voila le slogan scandé par les professeurs devant le collège d'Auxonne (Côte-d'Or). Ce vendredi matin, ils ont décidé de ne pas enseigner pour protester contre la fermeture de quatre classes à la rentrée prochaine. Si deux classes sont fermées mécaniquement en raison de la baisse démographique, les deux autres sont décidées par le rectorat.
"En moyenne, dans tous les niveaux, on va avoir 30 élèves par classe contre 25 actuellement", dénonce Aurore Abry, professeure d'histoire-géographie. Comme 85 % de ses collègues, elle a décidé de faire grève ce vendredi pour dénoncer cette situation : "On est un collège rural et ce n'est pas pour cela qu'on doit être oublié."
30 élèves par classe : éducation ou garderie ?
Slogan inscrit sur un panneau devant le collège d'Auxonne
Le sentiment d'oubli est fort pour les enseignants. Accompagnés d'élèves et de parents, ils ont repris à leur manière la chanson "Les oubliés" de Gauvain Sers devant les grilles de l'établissement. Emus, les yeux humides, ils fredonnent ces paroles : "Il pleure la fermeture à la rentrée future de ses deux dernières classes. Il parait que le motif c'est le manque d'effectif mais on sait bien ce qui se passe." Une chanson qui résume leur sentiment d'abandon.
Les professeurs s'inquiètent de cette hausse d'élèves par classe. Selon eux, le suivi individualisé des élèves est impossible. Cela va créer plus d'inégalités entre eux : "À 30 élèves, on est obligé de surveiller pendant qu'on enseigne, se désole Hélène Escare-Gey, professeure de mathématiques. Il y a plus de bruits, moins d'attention et on ne peut pas prendre du temps avec chaque enfant."
Décision définitive mi-juin
Cette décision du rectorat a aussi un impact sur les projets pédagogiques : "C'est compliqué de prévoir des sorties scolaires. Avec 30 élèves, on ne peut pas mettre deux classes dans un seul bus, explique-t-elle. On va priver les élèves de visites de musées à Dole ou à Dijon."
Avec cette mobilisation, enseignants et parents d'élèves espèrent attirer l'attention pour obtenir plus de moyens. Des ajustements sont possibles jusqu'au 15 juin. Date à laquelle le rectorat doit boucler le nombre d'effectifs pour la rentrée de septembre.