Le meurtrier présumé d'Alexia Daval a complété ses aveux ce lundi lors de la reconstitution du meurtre de son épouse : c'est bien lui qui a partiellement brûlé le corps, selon ses déclarations.
Le jour n'est pas encore levé, ce lundi à Gray-la-Ville (70), quand un journaliste pose la question à Me Florand, l'avocat de la famille d'Alexia Daval : le meurtrier présumé de la jeune femme risque-t-il plus gros s'il reconnaît durant la reconstitution avoir brûlé la dépouille de son épouse ?
« Nous sommes dans une civilisation judéo-chrétienne, la crémation volontaire du corps est considérée comme un sacrilège », répond l'avocat, comme on peut l'entendre dans la vidéo ci-dessous.
Personne encore ne le sait, mais quelques heures plus tard, Jonathann Daval va compléter ses aveux : oui, c'est bien lui qui a partiellement brûlé le corps de sa femme de 29 ans dans un bois d'Esmoulins, à deux pas de Gray, en Haute-Saône, après l'avoir tuée par coups de poing et strangulation.
La crémation : une circonstance aggravante ?
Pour Randall Schwerdorffer, l'avocat de Jonathann Daval, la réponse est sans détour : « Ce n'est pas une circonstance aggravante d'un point de vue pénal. »Reste qu'un tel aveu pourrait peser très lourd dans la balance pour les jurés, si l'affaire est jugée aux assises de la Haute-Saône comme ce sera très vraisemblablement le cas dans le courant de l'année 2020.
« Il y a une dégradation du corps, c'est une épreuve supplémentaire infligée à la famille, l'impact sera très négatif si M. Daval doit comparaître », complète Jean-Marc Florand, avocat de la famille d'Alexia Daval.
Pas de changement de qualification du fait de la crémation
La reconnaissance de la crémation partielle du corps d'Alexia Daval n'entraînera pas de changement de qualification des faits.Pour l'heure, la question est de savoir s'il s'agit d'un homicide volontaire commis sur son conjoint, auquel cas Jonathann Daval encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité ; ou s'il s'agit de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et alors la peine encourue est moins sévère.
« C'est un débat juridique qu'il appartiendra à la cour d'assises de la Haute-Saône de trancher », conclut Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, dans la vidéo ci-dessous :