Au lycée Belin de Vesoul, en Haute-Saône, ils ont choisi une formation "arts visuels". Ils sont en ce moment au festival de Cannes. Voici leur carnet de voyage et leurs critiques de films.
Au lycée Belin de Vesoul, c'est déjà une série à succès. Depuis 8 ans, des élèves prennent la route du festival de Cannes. Un moment très attendu. Ils ont choisi une option "arts visuels" (leur site internet est ici). Le voyage à Cannes est l'occasion de découvrir une ambiance exceptionnelle. Et de plonger dans les univers de nombreux réalisateurs. Ils ont accepté de nous faire part de leurs impressions. Première séquence !
L'arrivée n'est pas un long fleuve tranquille
"Nous sommes arrivés vers 22 heures à la villa "Caravelle 60" (un relais international de la jeunesse) dans la nuit du 18 mai. Chacun de nous était émerveillé par la beauté de la bâtisse, et surtout par la mer qui scintillait sous les lumières d'Antibes, que l'on voyait au loin. Ce qui à vrai dire change de chez nous !
Tout était beau et rose, mais là, drame ! Nous apprenons que certains de nos camarades n'ont pas de draps, pas de chambres pour dormir. En tout 21 personnes sur soixante-neuf ne pouvaient pas se reposer. C'est seulement vers minuit et demi qu'ils sont parvenus à faire leurs lits et à dormir. Franchement quelle galère !
Après une nuit courte et agitée, nous nous sommes réveillés avec un magnifique lever de soleil, avec vue sur la mer, évidemment... Puis nous avons pris un petit déjeuner qui était bien copieux. Ensuite à 7 heures 45 départ en bus, à la découverte du studio 13 pour voir et apprécier "Difret", un film réalisé par Zeresenay Berthane Mehari de 2014.
"Difret" est un film éthiopien. Il raconte l'histoire de l'enlèvement d'une petite fille de 14 ans, pour suivre une tradition du village. Cette adolescente tue son ravisseur pour échapper au mariage. Une avocate lui vient en aide. Nous pouvons reprocher à ce film un côté répétitif, avec des scènes étirées et un peu longues. L'action stagne à certains moments. La violence est également un peu atténuée, mise sous silence, ce qui enlève le côté réaliste du film. Malgré celà, "Difret" est un film intéressant, sincère, émouvant, touchant mais aussi cruel.
Ce film engagé conte une histoire à laquelle on accroche facilement, puisque qu'il s'agit d'une histoire vraie. Les acteurs jouent très bien leur rôle, pourtant compliqué, ce qui accentue la véracité de l'histoire. En tant qu'adolescentes, on a particulièrement apprécié le film, puisqu'il montre la situation des femmes dans ce pays pauvre, avec des traditions anciennes qui rentrent en conflit avec les lois officielles.
Les inégalités hommes/femmes ressortent, ainsi que l'opposition entre les modes de vie urbains et ruraux. Enfin, les mouvements de caméra amènent à une image fidèle de la réalité. Ce film est particulièrement émouvant, et l'on ne peut que suivre le parcours d'Hirut et Maeza, à la quête d'une liberté d'expression féminine.
Après le visionnage, les moins 16 avaient rendez-vous dans le parc qui jouxte le studio 13 pour échanger leurs impressions sur le film et l'analyser. Cette première projection à fait l'unanimité et s'est vu attribuée la note très honorable de 7/10.
Mateo après Difret
Nous venons à présent de sortir de la seconde projection : le film "Mateo" réalisé par Maria Gamboa en 2014. Là encore, nous n'avons pas été déçus. Nous nous sommes laissés entraîner dans l'histoire du jeune Matéo. Nous nous sommes facilement identifiés aux personnages principaux qui avaient notre âge.
Cette fois-ci, comme pour le premier film, nous attribuons la note de 7/10. Après cette dernière concertation de la journée, nous allons pouvoir prendre la route, direction le tapis rouge de Cannes !"
