Patrimoine : Quel avenir pour l’abbaye de Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône ? L’Eglise lance un appel à projets

Pour faire face aux importantes dépenses pour entretenir l’abbaye Saint-Colomban de Luxeuil-les-bains, le diocèse de Besançon cherche des projets capables de faire vivre cette immense bâtisse d’un demi-hectare en plein cœur de la ville.

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La facture était salée : 350 000 euros pour refaire la toiture de la chapelle de l’Abbaye. L’Eglise n’a plus les moyens d’entretenir la totalité de son patrimoine. A Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône, le diocèse de Besançon possède un des joyaux de la ville : l’abbaye Saint-Colomban regroupe quatre corps de bâtiments.

Seulement 30% de cette surface sont occupés par un collège privé. L’essentiel des locaux est utilisé pour des activités liées à la vie de l’église comme le catéchisme, un centre culturel pastoral et culturel. Avec le temps, ces groupes sont de moins en moins nombreux. Le diocèse se retrouve à devoir entretenir, chauffer, nettoyer d’immenses salles de moins en moins occupées.  

Que faire d’une chapelle, d’un réfectoire de 143 m2, d’une salle des princes, de 70 couchages et de nombreux autres endroits ? Depuis trois ans, le diocèse cherche des réponses à ces épineuses questions. Lors d’une première étude réalisée par un cabinet spécialisée, il est ressorti que cette abbaye était assez méconnue aussi bien par le diocèse que par les habitants de Luxeuil. Abbaye jusqu’à la Révolution puis Petit Séminaire, le lieu est longtemps resté replié sur lui-même.

Ouvrir l’abbaye sur la ville

« C’est un lieu magnifique qui a du potentiel ! Il y a une nouvelle page à écrire » affirme le responsable financier du diocèse Philippe Tixier. Une nouvelle page qui devra être « rentable ».  Pour trouver des porteurs de projet, le diocèse s’est adressé à une agence spécialisée. « Nous créons les ponts entre les institutions religieuses et les porteurs de projet » explique François-Xavier Choutet, le responsable de Karism conseil. Cette agence qui intervient dans les milieux catholiques, a plusieurs projets de ce type en France.

De nombreux bâtiments sont devenus bien trop grands pour les religieux. L’avenir de l’abbaye pourrait être d’accueillir plusieurs projets indépendants mais tous reliés par l’esprit de ce lieu spirituel. Cet appel à projet a été lancé en décembre 2021 et des premières pistes émergent. En particulier, l’accueil de personnes âgées. Ni Ehpad, ni résidence senior, ce lieu pourrait plutôt ressembler à un habitat partagé avec une partie de vie en commun.

« L’abbaye, c’est une partie de nous-mêmes »

Lorsque le maire Frédéric Burghard (LR) a appris les intentions du diocèse, il a accusé le choc. « Au début, c’était brutal, on a eu un peu peur pour l’avenir de notre centre-ville » confie l’élu. « L’abbaye, c’est une partie de nous-mêmes, c’est l’histoire de Luxeuil. La mairie est dans le palais abbatial » poursuit Frédéric Burghard. Comme d’autres bourg de France, Luxeuil a été labéllisé « petite ville de demain » . Un atout pour bénéficier de financement d’Etat et d’accompagnements spécialisés pour développer la ville.

Avec Ecclesia, le nouveau site touristique mettant en valeur la prestigieuse histoire de la cité, la municipalité mise sur le tourisme pour dynamiser la ville. « L’abbaye est au cœur du projet touristique et patrimonial» affirme le maire de Luxeuil. Pour l’élu, il ne faudrait pas que les projets retenus par le diocèse ferment l’accès à ce lieu emblématique comme cela a été le cas par le passé. Le maire fait partie du comité de pilotage créé afin de trouver des solutions pour l’avenir de l’abbaye. Frédéric Burghard imagine bien un lieu d’hébergement collectif qui n’existe pas sur cette ville thermale et ses curistes. Même vision pour Jacques Prudhon, le président de l’association des amis de Saint-Colomban. Depuis trois ans, la Via Colombani prend un essor et devient un atout touristique pour la ville située au milieu des itinéraires des randonneurs pèlerins. Jacques Prudhon propose que le futur centre culturel Saint-Colomban puisse s’installer dans la chapelle de l’Abbaye. Un lieu de promotion et d’accueil pour la Via Colombani.

Comment financer de tels projets ? Le maire est favorable à des partenariats public-privé. Le diocèse recherche des partenaires qui assurent une rentabilité suffisante pour payer le lourd entretien de l’édifice. Bref, tout est encore à construire ! Luxeuil, comme Rome, ne s’est pas faite en un jour.    

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