Avec les prix des énergies qui flambent, certaines entreprises sont contraintes de mettre leurs salariés au chômage. La verrerie, La Rochère, à Passavant-la-Rochère en Haute-Saône, n'en est pas là pour le moment, sauvée par un contrat avec EDF aux prix "presque" bloqués.
À Passavant-la-Rochère (70), la verrerie est une institution. Née au XVe siècle, la plus ancienne verrerie d’Europe est labellisée « entreprise du Patrimoine Vivant ». Elle emploie une centaine de salariés.
"Pas de chômage partiel pour le moment"
Les hausses extraordinaires des prix de l’énergie mettent en danger l’activité du verre. Pour faire chauffer les fours, qui ne s’arrêtent jamais, il faut beaucoup, beaucoup d’énergie.
Gilles Ambs, président de La Rochère, constate : « Les hausses exponentielles de l’énergie ces derniers mois ont secoué les industries du verre. Pour nous, l’énergie, c’est un enjeu stratégique.» Sa verrerie consomme 14 gigawatt/heure par an.
D’ailleurs, deux « poids lourds » du secteur, Cristal d’Arques et Duralex ont déjà mis leurs centaines de salariés en chômage partiel pour plusieurs mois.
L’énergie, un enjeu stratégique pour les verreries
En janvier, le coût de l’électricité, principale source d’énergie utilisée, a été multiplié par deux. Résultats pour la verrerie de Passavant en Haute-Saône : la facture est passée de 800 000 € à 1,6 millions.
Le directeur avoue que les salariés sont inquiets mais il se veut rassurant malgré la situation : «Le chômage partiel n’est pas d’actualité pour le moment. On continue de produire, on déroule notre feuille de route notamment sur les investissements. On s’adaptera, on avisera en 2023. »
Si les prix des énergies ont beaucoup augmenté ces derniers mois, la hausse se poursuit. Heureusement, la verrerie avait choisi avec EDF un contrat avec des prix garantis sur deux ans, avec des hausses limitées.
En revanche, qu’en sera-t-il pour l’année prochaine ? Impossible pour le moment de le prédire.
Déjà des efforts pour réduire la consommation
La verrerie de Haute-Saône a déjà anticipé les économies d’énergie. Elle n’a pas attendu cette nouvelle crise pour prendre des mesures.
En 2009, un nouveau four, électrique, a remplacé un ancien qui fonctionnait au fuel.
En cette mi-septembre 2022, un audit énergétique est effectué pour déterminer de nouvelles pistes d’économies.
En plus des gestes habituels, les eaux de refroidissement des électrodes du four sont récupérées pour chauffer les ateliers et les bureaux.
Le four principal a été isolé, ce qui a permis une économie de 6%.