Tous les indicateurs sont au rouge. Un niveau des rivières très bas, pas de pluies annoncées ces prochains jours. L'agence régionale de santé suit la situation de près. Plusieurs communes du département de Haute-Saône sont actuellement ravitaillées en eau par camion-citerne.
Le ballet des camions-citernes a repris. À un rythme moins dense que celui de l’été 2018. Mais en Haute-Saône, la situation s’aggrave sur le front de la sécheresse.
Authoison, Cresancey, Orsans, Chantenois, Val de Gray, Dampierre-sur-Linotte, Fontenois de Montbbozon, Senoncourt, ces communes ont besoin d’un ravitaillement par camion pour assurer leurs besoins en eau. 15.000 habitants sont concernés.
Actuellement en Bourgogne-Franche-Comté, le Doubs, la Haute-Saône, le Territoire de Belfort sont en alerte renforcée (en orange sur la carte). Les quatre départements de Bourgogne également à des stades différents. Pour la Haute-Saône selon l’agence régionale de santé, on s’oriente vers un passage au niveau de crise, le niveau rouge, qui entraînera des restrictions supplémentaires dans la consommation d’eau.
En 2020, on n’est pas encore dans la situation de 2018, néanmoins la situation est tendue dans la région indique l'agence régionale de santé chargée de surveiller la situation et d'en alerter les préfectures. "À ce jour, nous avons 115 unités de distribution qui sont en tension ou en crise. 29 unités sont ravitaillées par camion-citerne” explique Eric Lalory, chef départemental du service prévention santé environnement à l’Agence régionale de Santé. 244.000 habitants de Bourgogne-Franche-Comté sont confrontés à des problèmes d’alimentation en eau en ce début septembre.
Des secteurs plus touchés que d’autres par la sécheresse
Pour le bassin comtois, les secteurs de Haute-Saône et du Jura sont les plus touchés par la sécheresse. Le Haut-Doubs et le Haut-Jura ont bénéficié d’une stabilisation pour quelques jours des ressources après les pluies de la fin août. “En plaine ou dans le milieu karstique comme le secteur graylois, l’eau ne coule plus en quantité suffisante pour alimenter la population” résume Eric Lalory. “Il est fort probable, s’il ne pleut pas que les autres départements passent en niveau de crise comme la Haute-Saône. Certains secteurs de Côte-d’Or sont dans la même situation", indique-t-il.À quelles nouvelles restrictions faut-il s’attendre ?
Avec le passage en niveau de crise, les restrictions en vigueur seront renforcées selon les arrêtés préfectoraux. Arrosages interdits hormis les potages, interdiction de remplir sa piscine ou de laver la voiture sont déjà en vigueur. Avec le passage en crise, certains prélèvement non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles peuvent être interdits. Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité) indique le site Propluvia qui fait état de la situation actuelle en France département par département.“Il est plus que jamais nécessaire que chacun prenne conscience de ces tensions sur l’alimentation en eau, que chacun respecte les restrictions d’usage fixées par les préfectures"
Des épisode de sécheresses de plus en plus rapprochés
1976, et plus près de nous 2003, 2006, 2018, les épisodes de sécheresse se multiplient. “Ce qu’on constate, c’est une fréquence plus rapprochée de ces épisodes qui conduisent à s’interroger encore davantage sur la nécessité de sécuriser qualitativement et quantitativement l’alimentation en eau dans un contexte de changement climatique” conclut Eric Lalory.
L’eau, un liquide de plus en plus précieux. Il n’y a qu’à voir les paysages actuellement du Haut-Doubs pour constater que cette ressource nous fait de plus en plus défaut.