Une mère de famille et ses trois enfants ont été intoxiqués au monoxyde de carbone à Ancier (Haute-Saône), mardi 12 novembre 2024. Si leurs jours ne sont pas en danger, France 3 Franche-Comté vous rappelle comment vous protéger de ce dangereux gaz inodore et invisible.
Il fait une centaine de victimes silencieuses chaque année. Le monoxyde de carbone, gaz indétectable par l'être humain, est à l’origine de nombreuses intoxications, et particulièrement en période hivernale. Ce fut le cas mardi 12 novembre 2024, à Ancier, proche de la ville de Gray (Haute-Saône), où une famille a été intoxiquée dans son logement.
La maman et ses trois enfants âgés de deux à quatre ans ont été pris en charge par les pompiers et transportés dans un état inquiétant au CHU de Besançon, sans que leurs jours ne soient en danger. C'est la mère de famille qui avait donné l'alerte après avoir ressenti une forte odeur de gaz dans l'appartement ainsi que des nausées et des maux de tête.
Une inquiétude vite confirmée par la mesure des pompiers sur place : le taux de Co2 était quinze fois plus élevé qu'à la normale. En cause, un dysfonctionnement de la chaudière. Après la ventilation des logements, les installations de chauffage devaient être vérifiées par un chauffagiste.
Chaque année en France, environ 1 300 épisodes d’intoxications au monoxyde de carbone surviennent par accident et causent une centaine de décès, selon les chiffres du ministère de la Santé et de l'accès aux soins. Ce gaz est inodore, invisible et non irritant, et se forme lors de la combustion incomplète du bois, du charbon, du fioul ou du gaz, ou encore des carburants.
Voici cinq gestes simples permettant de limiter les risques d'intoxication.
Vérifier et entretenir les appareils à risque avant l'hiver
Les principales causes d’intoxication au monoxyde de carbone dans l’habitat sont liées à un défaut d’appareil ou de l’installation raccordée, ou bien à une utilisation inadaptée ou à un défaut de ventilation. L'agence régionale de Santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté recommande de faire venir un professionnel qualifié pour vérifier les installations.
Parmi les appareils à risques, on trouve par exemple les chaudières et chauffe-eau, les poêles et cuisinières, les cheminées et inserts, les appareils de chauffage à combustion (fixes ou d'appoint), les groupes électrogènes, ou encore les engins à moteur thermique tels que les voitures.
Aérer le logement pendant 10 minutes tous les jours
Aérer, même quand il fait froid, permet de renouveler l'air emprisonné dans le logement sans pour autant le refroidir complètement. À noter qu'il ne faut pas obstruer les entrées et sorties d’air comme les grilles d’aération dans les cuisines, les salles d’eau et les chaufferies.
Respecter les consignes d'utilisation
Il ne faut jamais faire fonctionner les chauffages d’appoint en continu car ils sont conçus pour une utilisation brève et par intermittence.
En ce qui concerne les appareils à combustion, il est recommandé de se référer au mode d’emploi du fabricant, en particulier en ce qui concerne les utilisations proscrites en lieux fermés.
Ne jamais utiliser pour se chauffer des appareils non destinés à cet usage comme des cuisinières braseros ou encore des barbecues.
Installer un détecteur de monoxyde de carbone
Les détecteurs de monoxyde de carbone permettent de limiter les risques d'intoxication. Il convient alors de vérifier le marquage volontaire NF EN 50291 (ou NF 292) sur les détecteurs, seule norme garantissant une mesure fiable de l'air ambiant.
Vous pouvez également exiger un certificat de conformité auprès de l’installateur de tout nouvel appareil à gaz. En cas de nouvelle installation d'un groupe électrogène, assurez-vous qu'il ne soit pas placé dans un lieu fermé tel une maison, une cave ou un garage. Ils doivent impérativement être installés à l’extérieur des bâtiments.
Repérer les signes d'intoxication : nausées, maux de tête, vomissements
Si vous ressentez ces symptômes en présence d’un appareil à combustion, il faut aérer immédiatement les locaux en ouvrant les portes et les fenêtres. Si vous le pouvez, arrêtez les appareils à combustion. Appelez les secours : le SAMU (15), les pompiers (18) ou le numéro unique d’urgence européen (112) (ou par SMS au 114 pour les personnes malentendantes) et évacuez les locaux et les bâtiments.
L'ARS rappelle enfin de ne pas réintégrer les lieux avant d’avoir reçu l’avis des sapeurs-pompiers ou bien d'un professionnel du chauffage.