Alain Blinette, président de la communauté de communes du Val de Gray en Haute-Saône connaîtra le délibéré de son procès le 4 février. Deux hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Vesoul dans l’affaire du technocentre.
Le procès s’est terminé tard dans la soirée mercredi 7 janvier. Alain Blinette était poursuivi pour favoritisme et détournements de fonds publics. Lors de la création d’un technocentre à Gray spécialisé dans les métiers de la soudure, il est accusé d’avoir attribué le marché à une connaissance, sans ouverture aux marchés publics. Les faits remontent à 2015. Alain Blinette n'a pas de casier judiciaire. Il a expliqué avoir voulu monter une structure autour des métiers de la soudure, à la demande des entreprises autour de Gray. La justice le soupçonne d'avoir "saucissonné" le coût du projet pour éviter l'ouverture aux marchés publics. Lui parle d'urgence dans la réalisation du projet.
Philippe Loersch, qui dirigeait la société Capsor était également jugé. Le gérant de la société Capsor qui n’existe plus est accusé lui de recel de favoritisme et détournements de fonds publics. Le marché du technocentre se montait à 400.000 euros. La société est soupçonnée d’avoir surfacturé ses prestations.
Ce projet de technocentre a depuis le début été mené en toute transparence.
Lors de l’audience, la défense d’Alain Blinette s’est attelée à démentir tout enrichissement personnel d’Alain Blinette, rappelant que l’élu est soucieux des deniers publics. Emu, à la barre, Alain Blinette a rappelé que les décisions du technocentre ont été voté par la communauté de communes par 53 voix sur 54. Un seul élu de l’opposition a voté contre, c’est lui qui a alerté la cour des comptes. Son avocat dément tout enrichissement : “ça c’est la thèse d’un opposant politique qui a vendu cette idée parce qu’il entendait faire un peu de mousse pour pouvoir prendre la place qu’il convoitait, ça relève simplement de l’accusation, mais ce n’est pas la réalité du dossier” explique Me Jean-Baptiste Euvrard, avocat de la défense.
Le procureur a requis une peine de 6 mois de prison avec sursis à l’encontre d’Alain Blinette, et 12 mois avec sursis contre le gérant de l’ex société Capsor ainsi qu’une amende de 100.000 euros et une exclusion des marchés publics durant 5 ans.
Pour les faits qui leurs sont reprochés, les deux hommes risquent des amendes de 200.000 à 1 millions d’euros et 10 ans de prison. Le jugement sera rendu le 4 février 2021.