"C'est une grande dame qui vient de nous quitter" : Rose-Marie Daviot, précurseuse et figure de la politique en Haute-Saône, n'est plus

Elle fut la première femme du Conseil général (devenu depuis Conseil départemental) de Haute-Saône. Rose-Marie Daviot, figure de la politique, est décédée à l'âge de 93 ans. Hommage à une "personnalité extraordinaire".

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Rose-Marie Daviot aura marqué l'histoire politique de la Haute-Saône par sa tenacité, sa douceur et sa perspicacité. "C'est une grande dame qui nous a quitté" annonce, non sans émotion, Régis Pinot. Celui qui lui a succédé en 2015 à la tête de la mairie de Mélisey, ne tarit pas d'éloge pour cette figure de la politique locale, qui nous a quitté le week-end dernier. 

Rose-Marie Daviot, première femme conseillère générale de Haute-Saône, maire de Mélisey pendant 31 ans, est décédée le jour du premier tour des élections législatives 2024. "On s'est dit 'elle est partie pour ne pas voir le désastre' ", soupire Yves Krattinger. Le président du conseil départemental de Haute-Saône a travaillé pendant près de 25 ans aux côtés de cette femme de gauche, élue radicale. 

Première femme conseillère générale de Haute-Saône.

"Elle a passé une grande partie de sa vie à s'occuper des autres"  explique le maire de Mélisey, Régis Pinot. Avant d'entrer en politique à l'âge de 39 ans, Rose-Marie Daviot, originaire du Sud de la France, a d'abord sillonné le territoire des mille étangs avec son mari, le docteur Jacques Daviot. "Il allait faire les accouchements dans les maisons dans les années 70 et 80" rapporte Régis Pinot. "Elle travaillait avec lui, à la maison, à l'accueil et dans les fermes" rapporte Yves Krattinger, "ils étaient allés dans toutes les fermes, elle connaissait tout le monde". 

C'était une personnalité, tout le monde l'adorait, la droite, la gauche, tout le monde.

Yves Krattinger (DVG), président du conseil départemental de Haute-Saôn

En 1970, elle se présente dans son canton et réussit l'exploit de battre le président du conseil Général, Alfred Clerget. "C'était la première femme élue au département" explique Yves Krattinger. "La deuxième est arrivée en 2001, 31 ans plus tard". Lui-même est arrivé "18 ans après elle". "C'était une femme extraordinaire, elle avait beaucoup d'humanité". 

"Elle était un peu chouchoutée par tout le monde, elle avait la douceur et l'habilité, jamais de mépris, jamais d'agressivité" se souvient le président du conseil Départemental, "elle parlait : personne ne savait lui dire non". "Elle m'a roulé dans la farine deux trois fois, on ne pouvait pas dire non, mais c'était beau" s'amuse-t-il.

"C'était une artiste !" s'exclame Yves Krattinger, de se souvenir avec émotion de la réplique que la conseillère générale avait opposé, à un (autre) président qui ne voulait pas se pencher sur un dossier de subventions pour la bibliothèque de Mélisey qu'elle avait soumis, arguant qu'il n'existait pas de subventions pour ces dossiers : "Monsieur le président, j'ai vu que votre femme s'occupe de la bibliothèque de l'hôpital de Gray, mais c'est très bien que votre épouse s'occupe de la bibliothèque de l'hopital de Gray, mais j'ai vu qu'on a mis une petite subvention pour la bibliothèque de l'hôpital, mais c'est très bien", rapporte-t-il, "alors là, tout de suite, 'Ah Madame, on va trouver une solution' !".

Son combat pour les 1 000 étangs

"Elle était l'ambassadrice des mille étangs" ajoute le président du Conseil départemental, "elle défendait tout le monde". "Elle s'est investie énormément dans la vie publique de notre secteur, que ce soit pour Mélisey ou pour le canton" affirme Régis Pinot. 

Maire de Mélisey de 1977 à 2008, elle a été conseillère générale jusqu'en 2015 : "ça a été très dur pour elle d'arrêter" confie Régis Pinot. "Jusqu'à il y a deux, trois ans, elle venait toujours quand il y avait des inaugurations, des événements", y compris les pots de départ en retraite des salariés municipaux qui avaient travaillé avec elle : "elle disait toujours un mot". 

Tous saluent la modernité de cette femme, qui s'est jusqu'au bout intéressé à la conduite du monde : "elle avait toujours cet esprit, à penser aux jeunes, à l'avenir" ajoute Régis Pinot. 

Sa famille a préféré rester discrète et ne pas organiser d'hommage public. Un hommage républicain devrait cependant lui être rendu à Mélisey à l'automne prochain. 

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