C'était il y a 44 ans : le Tour de France à Vesoul

En 2017, la sixième étape de la Grande boucle partira de Vesoul, dans la Haute-Saône. Ce n'était pas arrivé depuis 1972. 

Vesoul, vendredi 21 juillet 1972. Le jour est levé depuis plusieurs heures, mais le ciel reste bas. Il pleut. Qu'importe, il va falloir pédaler. 257,5 km. Cette 18ème étape jusqu'à Auxerre s'annonce terrible : c'est la plus longue du Tour.

Au départ : 89 coureurs ; contre 132 à Angers, point de départ de ce 59ème Tour de France. Seuls les meilleurs sont encore en lice. Des rescapés. En selle depuis trois semaines, ils ont connu l'usure, la fatigue, le moral en berne. La veille, ils affrontaient le ballon d'Alsace, et ses 1247 mètres de granit. 

10 km, et déjà un abandon 

L'épuisement est sur tous les visages. Cyrille Guimard ne dira pas le contraire. Les piqûres de procaïne, un anesthésique, n'auront pas suffi au champion français : ses genoux sont en train de lâcher. Après dix kilomètres, il jette l'éponge.



Ici s'achève son rêve de terminer deuxième du tour, dans les environs de Velle-le-Châtel. Au moment de monter dans l'ambulance, il confie : «Le Tour m'aura apporté mes plus grandes satisfactions, mais peut-être mes plus grandes déceptions aussi.» 

Merckx en mauvaise posture

Il n'est pas le seul à souffrir. La légende Eddy Merckx fait elle aussi aveu de faiblesse. Le Belge pédale en dernière place du peloton, une position inhabituelle pour un homme de son envergure. Il n'empêche : il gagnera ce Tour de France, pour la quatrième fois consécutive. 

Mais pour l'heure, c'est Marinus Wagtmans qui impose son allure. Le Néerlandais à la mèche blanche tente une sortie dans les derniers kilomètres. Il remporte l'étape, avec 20 secondes d'avance sur le peloton. 

Une fois arrivés à Auxerre, on se dit qu'il est grand temps que le Tour se termine. Encore deux jours, encore deux étapes. Le lendemain, c'est direction Versailles. Paris n'est plus si loin.

 

Pour un aperçu de l'histoire du Tour en Franche-Comté :