Des ateliers de charcuterie au Tour de France ? L'incroyable aventure de cette équipe de cyclisme qui n'en finit plus de grandir

En 2025, l'équipe de cyclisme Philippe-Wagner Bazin, née à Breuches (Haute-Saône) il y a quatre ans, évoluera en ProTeam (2e division mondiale) après une fusion avec une formation belge. Une nouvelle étape pour la Team Philippe Wagner, qui se rapproche de plus en plus de son objectif : le Tour de France.

C'est l'histoire d'une équipe de cyclisme née dans les ateliers d'une entreprise de charcuterie haut-saônoise et qui, quatre ans plus tard, est à deux doigts du Tour de France. En 2022, Philippe Wagner, PDG de l'entreprise de charcuterie André Bazin, basée à Breuches (Haute-Saône) créait son équipe de cyclisme au niveau national avec l'ambition, très vite, d'aller tutoyer les sommets.

Et les actes ont rapidement rejoint la parole. Jugez par vous-même : l'année prochaine, sa formation luttera en 2ᵉ division internationale. Après deux saisons de Nationale ponctuées de belles performances, la Team Philippe Wagner avait déjà passé une étape cette année. Deux ans seulement après sa création, elle évolue en 2024 au niveau continental, soit la troisième division du circuit mondial, grâce à une fusion avec l'équipe belge Matériel-vélo.com. 

Une fusion "gagnant-gagnant" avec une équipe belge

Nouvelle étape franchie le 13 août dernier. L'équipe haut-saônoise annonçait ainsi par voie de communiqué un accord avec la formation belge Cycling Team Bingoal WB, pour une fusion des deux entités. Avec, encore une fois, une promotion à l'échelon supérieur pour la Team Wagner : "une nouvelle équipe, à l’identité franco-belge, sera engagée lors de la saison 2025 avec le statut UCI ProTeam (2e division mondiale)".

Logique, selon Philippe Wagner, créateur et président de la Team Philippe Wagner / Bazin. "Quand je me suis engagé dans le monde du cyclisme, c'était pour performer" assure-t-il à notre journaliste Alexane Marcel. "J'avais déjà le désir de passer en Pro Team dès 2024, mais je n'avais pas trouvé de nouveaux sponsors pour y parvenir. Finalement, on est passé par un autre chemin, avec cette fusion".

Des participations garanties à des courses légendaires

Une fusion rondement menée avec une équipe qui évoluait déjà en 2ᵉ division mondiale. "On a discuté avec Christophe Brandt, le dirigeant de Bingoal, qui est un ancien cycliste" continue Philippe Wagner. "Sportivement, ils étaient meilleurs, avec une équipe déjà structurée. Mais je pouvais lui apporter ma vision entrepreneuriale et des moyens. C'est du gagnant-gagnant".

Pourquoi pas unir nos forces pour construire un projet qui pourrait être encore plus grand à l'avenir ?

Philippe Wagner,

créateur et président de la Team Philippe Wagner / Bazin

"Avec cette fusion, on aura accès à des courses plus importantes. Comme Paris-Roubaix, le Tour des Flandres ou Paris-Nice" s'enthousiasme Philippe Wagner. "Ce sont des courses légendaires, qui nous amèneront de la visibilité. On concourra aussi sur des courses internationales en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne. C'est très intéressant aussi".

L'équipe franc-comtoise, devenue franco-belge, progresse, c'est un fait. Mais à force de fusions, ne va-t-elle pas perdre son identité ? "Pas du tout" répond Philippe Wagner. "On allie nos compétences, c'est un projet co-construit pour nous permettre d'avancer encore plus. On ne renie pas la Haute-Saône : la preuve, notre centre de performance restera à Breuches".

Objectif Tour de France d'ici deux ou trois ans

Quid des coureurs et de l'encadrement sportif ? Si rien n'est acté pour le moment, tous les coureurs de l'équipe Wagner ne seront pas de l'aventure l'an prochain. "Tous n'ont pas le niveau de la 2e division" concède Philippe Wagner. "Mais je vous rassure, plusieurs d'entre eux et une grosse partie du staff resteront avec nous".

Reste encore à déterminer le nom de cette future formation, ainsi que ses couleurs. Mais c'est déjà certain, Philippe Wagner est en train de réussir son pari fou. Et ne compte pas s'arrêter là. "Ce n'est qu'une étape" assure-t-il. "J'ai de l'ambition. La première chose qu'on demande à un cycliste, c'est s'il a fait le Tour de France. C'est l'objectif ultime. Et on va y arriver, d'ici deux ou trois ans". Le rendez-vous est pris.