Quatorze films qui parlent d'amours avec un S pour représenter toute la diversité ! Pour la 3e édition de son festival au cinéma Majestic de Vesoul du 10 au 15 octobre, l'association Parlons d'amours poursuit son objectif d'ouverture et de tolérance.
Le festival de tous les amours
Mickaël Vanetti est assis dans un des fauteuils rouges du Majestic, juste avant la séance du film britannique Pride de Matthew Warchus.
D'une voix tranquille, le président de l'association Parlons d'amour dit avec des mots simples ce qui pourrait être la base d'un scénario. L'action se déroule dans une petite ville, en province, Vesoul. "On ne peut pas tenir la main de son copain ou de sa copine -quand on est homosexuel- sans que les gens se sentent choquer".
On a la peur de provoquer sans le vouloir et nos familles peuvent avoir peur pour nous.
Mickaël Vanetti, président de Parlons d'amours
Pour ne pas "provoquer", Mickaël Vanetti a renoncé à tenir la main de son amoureux dans les rues de Vesoul, mais il ne baisse pas les bras. Avec son association créée en 2023, il "travaille à ce que cela se dénoue".
Si le cinéma peut faire en sorte qu'il y ait moins d'échec scolaire, moins de harcèlement professionnel, moins de tentatives de suicides ou de suicides.
Mickaël Vanetti, président de Parlons d'amours
Pride, la version restaurée de Querelle, Moi, ma mère et les autres, Un jour fille ... Les quatorze films de la sélection effectuée par le cinéphile Gérard Marion ont été à la fois choisis pour leur qualité et parce qu'ils parlent de toutes les formes d'amours. "Avec tous les possibles" précise le conseiller artistique du festival.
"Témoignage, récit de lutte, fiction, le cinéma met en lumière l’imaginaire et la vie des personnes LGBTQIA+" peut-on lire sur la page Facebook de l'édition 2023 du festival. Un événement proche du milieu rural.
Parler, débattre, raconter, imaginer, rêver, construire l’amour, les récits d’amour. Puisque de Vesoul à Paris, il n’y a qu’un train, puisque les petites provinces font rugir leur clameur, la ruralité veut se faire entendre aussi !
Parlons d'amours 2023
L'association Parlons d'amours revendique son appartenance à la ruralité. "Pour s'assumer, rompre le silence et aller de l'avant".
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Des actes homophobes en progression
Selon le ministère de l'Intérieur, "dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes d’infractions anti-LGBT+ par les services de police et de gendarmerie, ces infractions enregistrées augmentent en 2023 (+13 %), après une hausse plus modérée en 2022 (+3 %). Des paroles et des actes amplifiés sur les réseaux sociaux.
🔴 Je n’en parle pas souvent, mais certaines limites ont été franchies.
— Jean-Baptiste Marteau (@jbmarteau) July 31, 2024
Ces derniers jours, j’ai reçu de nombreuses insultes et menaces homophobes sur les réseaux sociaux. C’est insupportable.
Il n’y a pas de trêve pour la lutte contre l’homophobie. (1/2) pic.twitter.com/ihG8HjVIaZ
En offrant au public du cinéma vésulien la possibilité de s'ouvrir à d'autres univers que le sien, la jeune association de Vesoul veut lutter contre les préjugés et, pourquoi pas, recruter de nouveaux adhérents. Son président, Mickaël Vanetti envisage même de tenir un stand lors de la grande fête populaire de la Sainte-Catherine à Vesoul. Un coming-out assumé pour pacifier.