Dans les premiers mois de la guerre, la plupart des grands blessés pensaient ne plus jamais pouvoir travailler pour gagner leur vie. Parmi eux, beaucoup étaient des paysans. Un désastre dans une France essentiellement agricole. Des prothèses et des engins mécanisés sont mis au point dès 1915 pour que les mutilés puissent retourner aux champs.
De grands centres de rééducation ouvrent dans toute la France. Grâce à des appareillages spécifiques, tout ou presque, redevient possible : on voit ainsi des amputés d'un bras, travailler la terre, bêcher sans grande difficulté, ou encore un unijambiste faucher l’herbe comme un homme parfaitement valide. Des accessoires se fixent sur des prothèses orthopédiques : avec ces outillages spéciaux, les maraîchers retrouvent l'indispensable précision des gestes pour biner, piocher, semer, planter. Les jardiniers peuvent même faire des opérations aussi délicates que le greffage d'un rosier !
Parallèlement, la mécanisation fait d'immenses progrès : les mutilés peuvent se servir de ces nouveaux engins agricoles d'abord attelé à des bœufs, puis motorisés. En 1916, à Paris, porte de Clignancourt, on assiste à des essais de motoculteurs qui creusent, labourent, ou coupent le foin.
Les premiers tracteurs arrivent dans les campagnes. Ils ne cesseront de s'améliorer. La première guerre mondiale, le malheur des hommes et leur retour à la vie active, ont marqué le début du machinisme agricole et de la modernisation des prothèses orthopédiques. Un bon en avant dont tous les pays alliés ont bénéficié.
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