L'Icaunais Arnaud Chassery lance un nouveau défi aux nageurs du monde entier

Le nageur originaire de l'Yonne Arnaud Chassery veut que des nageurs du monde entier s'affrontent sur la difficile traversée aller-retour entre le cap Gris-Nez et le cap Blanc-Nez, dans le Pas-de-Calais. Il a bouclé l'épreuve en un peu plus de six heures. Record à battre.

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Arnaud Chassery, originaire de Joigny dans l'Yonne, n'en a pas fini avec les défis. Vendredi 17 juin 2020, il était dans l'eau de la Manche avec son ami franco-cubain Nino Fraguela. Les deux athlètes ont nagé sur une trentaine de kilomètres pour faire l'aller-retour entre le cap Gris-Nez et le cap Blanc-Nez, dans le Pas-de-Calais.

Une traversée éprouvante car les courants sont très forts dans le secteur. "Les Britanniques appellent d'ailleurs cette zone là le cimetière des nageurs. Pour vous donner un ordre d'idée, l'aller du cap Gris-Nez au cap Blanc-Nez peut prendre de 1h30 à 2h30. Il faudra le double de temps pour faire le retour. Il y a vraiment beaucoup de courants giratoires", raconte Arnaud Chassery.
 
L'Icaunais veut que les nageurs du monde entier se frottent à cette traversée éprouvante, qu'il a bouclé en six heures et deux minutes. "C'est un très bon temps, qui sera largement amélioré par des nageurs bien plus calibrés que nous sans aucun doute", confie-t-il.

Le nageur avait un temps pensé faire de son "défi des deux caps" une course en ligne, avec un départ massif. "Mais c'est très compliqué, parce qu'il y a énormément de courants dans la Manche. C'est très difficile de suivre des nageurs. Donc on fait un défi un peu à la façon britannique. C'est-à-dire que ce sont des défis individuels, ou en relais, mais on aura un seul bateau d'escorte et il encadrera les traversées une par une."
 

  

18 degrés maximum dans l'eau

Un site internet doit être lancé début août pour présenter ce défi. Mais Arnaud Chassery a déjà reçu de nombreux messages pour en savoir plus sur son projet. "On sent qu'il y a un engouement aux Etats-Unis, en Australie, en Angleterre. L'idée, c'est de faire une course internationale. Et après, si on a quelques Français qui veulent venir participer, on sera très heureux". Il n'exclut pas de voir les premiers concurrents s'élancer dès l'été 2020.

Malgré une température de l'eau qui n'atteint les 18 degrés qu'en période caniculaire, il n'est pas question de nager en combinaison. "Pour valider les traversées de la Manche, on doit être en maillot de bain, bonnet et lunette. Une traversée en combinaison n'est pas homologuée. L'idée est de respecter le premier qui a traversé la Manche, Matthew Webb qui l'a fait dans les conditions les plus rudimentaires. Donc les traversées doivent être similaires, on respecte la tradition on va dire."
  

Une nouvelle double-traversée au programme ?

Arnaud Chassery connaît bien les eaux de la Manche. Sa grand-mère est née à Wissant, dans le Pas-de-Calais. "Depuis tout gamin, je nage entre le cap Gris-Nez et le cap Blanc-Nez". Rejoindre la France et l'Angleterre à la nage, c'était son rêve.

"Un rêve d'enfant que j'ai réussi à concrétiser en 2008 pour la première fois". En 2019, il a tenté la double-traversée."J'ai fait un aller et sur le retour j'ai dû arrêter après vingt heures de nage à cause de la météo qui était capricieuse, une tempête s'est levée et c'était trop dangereux pour moi et mon équipage de continuer."

Un documentaire sur cette aventure doit sortir au mois d'octobre prochain. Baptisé "Two-way, les Don Quichotte de la Manche", il va concourir dans plusieurs festivals de films d'aventure et sera notamment diffusé sur France 3 Bourgogne.
 
Le confinement, qu'Arnaud Chassery a passé chez lui dans l'Yonne, ne l'a pas empêché de faire du sport. "J'ai la chance d'habiter un moulin, où j'ai un bras de rivière dans mon jardin. Avec le confinement, je n'ai pas réellement stoppé mon entraînement. J'ai même participé à un mini-triathlon de confiné où j'ai fait 10 heures d'effort avec d'autres athlètes disséminés un peu dans toute la France par visioconférence."

Arnaud Chassery tentera-t-il de nouveau la double-traversée de la Manche ? Pour l'instant, il temporise. "J'attends de voir l'impact qu'aura le film diffusé en octobre, voir s'il y a un engouement pour cette double traversée. Parce que c'est des gros budgets et j'ai gardé un goût amer de l'organisation des Anglais la dernière fois", confie-t-il.

En attendant, il doit participer au début du mois d'août à un relais entre l'Angleterre et la France, avec son ami Nino Fraguela et des nageurs cubains. "Il ne faut pas imaginer qu'en relais, c'est plus facile, précise-t-il. Effectivement, on remonte sur le bateau. Mais ce sont des relais d'une heure donc la vitesse est soutenue. On peut comparer ça aux épreuves d'athlétisme. Il y a le 100 mètres et le 800 mètres. Ce sont deux épreuves qui sont différentes. Il n'y en a pas une qui est plus facile que l'autre."  Un autre relais est prévu plus tard dans le mois.
 
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