Infiltration, discrétion, furtivité…en quoi consiste l'exercice “Royal Thunderstruck” qui réunit des militaires de France, Allemagne et Grande-Bretagne ?

Si vous passez dans les secteurs reliant Bourogne-Héricourt (Territoire de Belfort, Haute-Saône) à Valdahon (Doubs) entre le mardi 2 avril et le jeudi 4 avril 2024, vous pourrez apercevoir des militaires en plein exercice d’infiltration. Que font-ils ? On vous explique.

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Sur un terrain de jeu de 80 km, entre Bourogne-Héricourt et Valdahon, deux équipes s’affrontent. Les bleus sont chargés d’infiltrer les rouges. Mais l’exercice n’a rien de léger. Il s’agit pour les militaires de s’entraîner de la manière la plus réaliste possible.

Organisé par le 1ᵉʳ régiment d’artillerie de Bourogne, l’exercice de grande ampleur, “Royal Thunderstruck”, va durer trois jours. Les participants : le 1ᵉʳ régiment d’artillerie de Bourgogne, le 35ᵉ régiment d’artillerie des parachutistes de Tarbes (Haute-Pyrénées) mais aussi des commandos du 5ᵉ régiment d’artillerie britannique et du 295ᵉ bataillon d’artillerie germanique. Au total, l’exercice réunira une centaine de personnes sur le terrain. 

Ces commandos vont devoir s’infiltrer, ils ont plusieurs lignes, fuseaux à percer et dans chacun de ces fuseaux, ils vont devoir repérer et acquérir des cibles importantes.

Timothée Déon, officier communication à l'Armée de Terre à Belfort

Les civils peuvent participer en signalant la présence des soldats

“Dans la réalité, nos commandos s’infiltreraient dans des zones peu propices avec des citoyens pas favorables à leur présence”, souligne Timothée Déon. La population est donc invitée à participer en appelant la gendarmerie au 17 ou le numéro du Corg (Centre d’opération et de renseignement de la gendarmerie) au 03 81 47 49 24 et donner la position des militaires qu’ils ont vus. “En fonction des positions données, on peut envoyer des équipes de recherche de la gendarmerie ou des chiens pour aller débusquer nos militaires”, explique-t-il.

C’est une zone qu’on connait, dans laquelle il y a des obstacles naturels et humains intéressants qui permettent de durcir l’entraînement de nos militaires et d’améliorer leur préparation.

Timothée Déon, officier communication chez Armée de Terre à Belfort

Comme cet exercice se fait en terrain civil, les militaires doivent prévenir les propriétaires terriens des zones sur lesquels les soldats vont passer.

Mode opératoire

Après avoir repéré les cibles importantes, les “HVT high-value target”, derrière la ligne de front, les soldats de l'équipe en infiltration “vont relater ce qu’ils voient, prioriser les cibles, envoyer les coordonnées des cibles [à leur] centre opérationnel qui se chargera de désigner un vecteur d’agression soit, de l’artillerie, soit un avion ou un hélicoptère pour détruire les cibles”, détaille Timothée Déon. Pour cette simulation de “destruction”, le centre opérationnel global se chargera de dire à l'équipe ciblée qu'ils sont détruits. Ils devront alors changer de position. Cela ne signifie pas la fin de l’exercice pour eux.

Concernant le matériel, ceux qui “jouent la force amie [l’équipe bleue] vont s’infiltrer sur des véhicules très légers type 4x4 puis seront amenés à poursuivre l’infiltration à pied, équipés de minidrone leur permettant de vérifier que l’itinéraire emprunté est sûr. Ils seront amenés à progresser de nuit pour ne pas être repérés, donc ils posséderont des jumelles à vision nocturne”, explique le Belfortain et de reprendre : “Les ennemis [l'équipe rouge] sont équipés de VAB, Véhicule de l’avant blindé et de Mortiers de 120 mm”. Des hélicoptères passeront régulièrement sur la zone pour essayer de repérer l’équipe bleue.

L’exercice militaire “Royal Thunderstruck” n’est pas le premier en son genre. Le 1ᵉʳ régiment d’artillerie organise aussi depuis 2012 l’exercice “Royal Blackhawk” réunissant pendant une dizaine de jours plus de 400 militaires venus de différents pays. Cette année, le 1ᵉʳ régiment d’artillerie “voulait faire quelque chose de plus petit” et “se concentrer sur l’entraînement [des] commandos”

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