PHOTOS. Armée : 400 militaires réunis pour un affrontement "grandeur nature" dans le Nord Franche-Comté

Depuis le 12 juin, le 1er régiment d'artillerie (RA) de Bourogne organise la 10e édition du Royal Black Hawk dans le Doubs et le Territoire de Belfort. Pendant une dizaine de jours, plus de 400 militaires venus de toute l'Europe s'affrontent dans un entraînement grandeur nature.

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Plus de 400 militaires, issus de cinq pays différents. Une cinquantaine d'hélicoptères de combat, d'avions de chasse et de drones. Des dizaines de mortiers en action. Depuis le 12 juin, l'ambiance est militaire en Franche-Comté. Mais pas de panique. Si vous avez aperçu un avion fendre le ciel ou entendu au loin une lourde détonation, n'ayez crainte, il ne s'agit que d'un entraînement.

En effet, jusqu'au 23 juin, le 1er régiment d'artillerie (RA) de Bourogne (Territoire de Belfort) organise pour la 10ᵉ année consécutive le Royal Black Hawk. Derrière cette appellation se cache un des plus grands exercices militaire "grandeur nature" d'Europe, qui s'étalonne sur des terrains situés près de Belfort, mais aussi Besançon (Doubs) et, logiquement, au camp militaire de Valdahon (Doubs).

Des pratiques militaires qui évoluent en raison du conflit ukrainien

Un entraînement interarmes (infanterie, artillerie, génie, aviation, etc.), interarmées (armée de terre, de l'air et marine nationale) et surtout, interalliés. "Cette année, nous nous entraînons avec des homologues croates, anglais, allemands, belges et hollandais" explique le lieutenant-colonel Antoine, à la tête du bureau des opérations instructions du 1er régiment d'artillerie de Bourogne, à l'origine du 1er Royal Black Hawk, en 2013.

Depuis sa création, l'exercice a pour buts de répéter les différentes manœuvres et procédures, travailler la coordination des corps d'armées et se tester dans des conditions proches du réel. Mais cette année, le programme de ces 10 jours est fortement influencé par la guerre en Ukraine.

"Depuis 20 ans nous faisions ce que l'on appelle de la contre-insurrection, face à un adversaire mobile, faiblement armé" reprend le lieutenant-colonel Antoine à nos journalistes Thierry Chauffour et Philippe Arbez. "La guerre en Ukraine nous oblige à nous adapter à un conflit à haute intensité, face à un ennemi qui dispose des mêmes capacités que nous, lourdement armé. Presque une guerre de position. L'environnement de combat n'est plus le même".

Les équipes de renseignement sont chargées de pénétrer jusqu'au camp adverse pour évaluer les cibles ennemies "à haute valeur ajoutée". Puis elles transmettent leur localisation à l'artillerie ou l'aviation, qui sont ensuite chargées de les détruire.

Lieutenant-colonel Antoine,

à la tête du bureau des opérations-instructions du 1er régiment d'artillerie de Bourogne

L'apparition d'un conflit aux portes de l'Europe a ainsi fait évoluer les pratiques militaires. L'usage des drones est devenu crucial et l'artillerie a pris une nouvelle envergure. "Cette année, nous travaillons beaucoup la communication" ajoute le lieutenant-colonel Antoine. "Que ce soit entre les drones et les postes d'artillerie, mais aussi entre l'artillerie, l'aviation et des équipes de renseignement".

Preuve de l'importance donnée à ces pratiques, deux exercices de guidage, alliant mortiers et hélicoptères, ont eu lieu au camp de Valdahon les 13 et 22 juin. Un autre entraînement, plus classique et hautement symbolique au Royal Black Hawk, s'est déroulé le 15 juin : la simulation d'une prise de la citadelle de Belfort.

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