L'ex-directrice de cabinet du Conseil Général a été condamnée à 20 mois ferme pour avoir détourné 340 000 euros
Joëlle Hénot, l'ancienne directrice de cabinet du président du conseil général de l'Yonne, a été condamnée jeudi 27 septembre à 20 mois de prison ferme. Elle a détourné pendant
des années près de 400.000 euros à une personne sous curatelle.
En la condamnant à 40 mois dont 20 avec sursis, le tribunal correctionnel est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé trois ans de prison dont deux avec sursis.
Jugée pour abus de faiblesse, faux et usage de faux, cette femme de 58 ans n'est restée que quelques mois en 2011 directrice de cabinet du président du conseil général de l'Yonne, André Villiers (Nouveau Centre), après avoir été son attachée parlementaire au Sénat depuis 2009.
Avant cela, de 2003 à 2009, elle avait puisé dans les comptes d'une femme sous curatelle renforcée, dont une association lui avait confié la charge, qui s'était retrouvée propulsée à la tête d'une exploitation viticole après le décès de son père.
Un train de vie dépensier
La prévenue avait utilisé l'argent pour régler ses dettes, réaliser des travaux de rénovation chez elle, s'offrir quatre implants dentaires, payer le mariage de son fils, la nounou de sa fille mais aussi entretenir des compagnons, lui valant d'être taxée par la présidente du tribunal de "cougar" aimant "entretenir beaucoup d'hommes".
Au total, les gendarmes ont pu déterminer qu'elle avait détourné au moins 384.253euros, répartis en 260 chèques auxquels s'ajoutent des retraits en liquide.
Alertée par ses retards à remettre les compte-rendus de gestion, l'association
avait porté plainte en 2009.
La magistrate a relevé que, pendant cette période de détournements, la victime disposait de 420 euros par mois pour ses dépenses courantes.
Outre les 40 mois d'emprisonnement dont 20 avec sursis, Mme Hénot devra verser près de 430.000 euros à sa victime au titre du préjudice matériel et 5.000 euros
au titre du préjudice moral. Elle est également interdite de ses droits civils,
civiques et de famille pendant cinq ans, seule mesure pouvant l'empêcher d'exercer
un mandat de curateur.