A Nevers, le candidat PS a rendu hommage à P. Bérégovoy, et à travers lui, au syndicalisme et au travail.
La visite de François Hollande à Nevers
La journée de François Hollande a débuté par un hommage à Pierre Bérégovoy, puis s'est poursuivie par un discours aux allures de meeting.
Cette visite à Nevers était un symbole fort : un hommage à l'ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy, mort le 1er mai 1993 et à ce qu'il représentait, et enfin, un hommage à François Mitterand.
François Hollande a tenu son discours devant le Palais Ducal, face à 2000 Neversois. Une façon de jouer la contre-programmation par rapport à son adversaire, Nicolas Sarkozy, au même moment, au Trocadéro à Paris.
On attendant une allocution, mais ce discours avait tout l'air d'un meeting, hymne du PS, drapeaux, élans de tribun...
François Hollande a salué tous ceux qui "humblement défendent les travailleurs" à travers la figure de Pierre Bérégovoy, "un syndicaliste, un ouvrier", devenu Premier ministre, et s'est présenté en "rassembleur" face à un Nicolas Sarkozy qui "divise".
Le candidat PS à l'Elysée a fustigé son rival de l'UMP en soulignant que le 1er mai est "la fête des syndicalistes" et ne saurait être associé "à une bataille contre le syndicalisme".
A propos de la "valeur travail", au coeur du rassemblement parisien de l'UMP,
il s'est opposé au "candidat sortant" avec un leitmotiv, plusieurs fois répétés: "Qui défend la valeur travail et qui l'abîme?".
L'ex-patron du PS a voulu rendre "hommage à tous les syndicalistes de France,
celles et ceux qui, humblement, modestement, défendent les travailleurs".
Alors que Nicolas Sarkozy allait prendre la parole au Trocadéro, F. Hollande a
dit ensuite à la presse: "Je voulais rappeler ce qu'est la fête du travail, qui
ne doit pas être une discorde, une désunion, une division mais au contraire le
rassemblement; c'est ce qui me distingue du candidat sortant. Il divise, je rassemble".
La fille de M. Bérégovoy, Catherine, ainsi que deux de ses petites-filles
étaient présentes, tout comme sa soeur. Dans cette journée pleine de symboles, M. Hollande a aussi rappelé que la Nièvre était la terre d'élection de François Mitterrand, et que c'est non loin de Nevers, depuis l'hôtel de ville de Château-Chinon, qu'il avait annoncé sa victoire en mai 1981.
Il a rappelé que Pierre Bérégovoy avait d'abord été un syndicaliste et a refusé de laisser la "valeur travail" à son adversaire du 6 mai, Nicolas Sarkozy, qu'il a accusé d'"abîmer" cette valeur.
F. Hollande se veut le successeur de F. Mitterand
"Je me suis donné un objectif: être le deuxième président de la Corrèze, et être enfin le successeur de François Mitterrand", a affirmé M. Hollande aujourd'hui à Nevers.
Auparavant, il avait fait un parallèle entre la Nièvre, terre d'élection de M. Bérégovoy, et la Corrèze, un territoire qui "inspire toujours" et qui était aussi le fief de l'ancien président Jacques Chirac.
M. Hollande ne se veut pas seulement "le candidat du Parti socialiste, des radicaux de gauche" mais "le candidat de toute la gauche rassemblée, et qui doit se réunir, se regrouper", jugeant "important (...) que ce rassemblement soit fait". Il a cité les noms de Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly.
Le candidat socialiste a élargi son appel à "tous ceux qui veulent le changement" afin qu'ils "puissent se retrouver derrière (sa) candidature", adressant un clin d'oeil aux gaullistes en disant penser "aussi à ceux qui ont une certaine idée de la France".
Pour lui, "nous aurons toujours au mois de mai de beaux anniversaires. Je voudrais tant que les jeunes générations puissent vivre d'abord le 1er mai, fête du travail, fête des travailleurs, puis le 6 mai, la victoire de la gauche, du changement, du redressement, de la justice".
Enfin, a-t-il dit, "nous n'oublierons jamais le 10 mai parce que tout est né de cette belle victoire de François Mitterrand", en 1981.