Gérard Bourgoin, président controversé de l'AJ Auxerre, veut rester à la tête du club icaunais
Le dirigeant de l'AJA reconnaît ses erreurs, mais il enfonce aussi l'ex-entraîneur Laurent Fournier qui a été limogé il y a quelques semaines.
Gérard Bourgoin va "réduire la voilure". Il l'a annoncé au terme d'un conseil d'administration qui s'est tenu lundi 14 mai 2012, dans la soirée. Il a l'intention de continuer à la tête du club, désormais relégué en Ligue 2 après 32 ans de présence dans l'élite. Le budget qui sera présenté dans dix jours à la DNCG enregistrera ainsi une baisse de 53 % : il passera de 44 à 20 millions d'euros. "L'AJA a toujours vécu sur les cessions de joueurs. Les derniers datent de 2007 et depuis il ne s'est rien passé, sinon l'addition de joueurs avec des salaires qui ont grimpé de 3.000 à 20.000 euros mensuels pour des jeunes. Quand ils s'ajoutent les uns aux autres, cela fait beaucoup", a regretté Gérard Bourgoin annonçant son intention "de réduire la voilure".
Le président a déclaré qu'il n'abandonnerait pas "un bateau qui vient de prendre un rocher énorme et dans lequel il y a une voie d'eau", au lendemain de la dernière défaite à Marseille (3-0). "Ce serait de l'inconvenance", a-t-il ajouté annonçant l'objectif de "remonter". Mais, il a aussi ajouté "que ce ne serait pas facile" et il envisage déjà une "guerre de 38 matches". "Ma responsabilité est totale. J'incarne la défaite (descente) d'Auxerre. C'est normal, quand vous êtes en haut de l'affiche et que ça gagne, c'est le public qui gagne. Mais quand on perd, il est normal que ce soit celui qui a les rênes du club qui perd", a poursuivi M. Bourgoin. "Il n'y a pas de désagrément à cela. Quand vous êtes chef d'entreprise, vous êtes habitué à des sanctions de ce genre", a-t-il admis évoquant "un héritage difficile avec des contrats onéreux renouvelés".
"Il nous a fait du Laurent Fournier"
Gérard Bourgoin a aussi émis des regrets sur sa gestion. "J'ai regretté de n'avoir pas fait des coupes sombres budgétaires à mon arrivée. Cela aurait peut-être trop mis en évidence les excès de gestion depuis quatre ou cinq ans", a-t-il dit. "J'était ferme sur l'objectif du maintien. Je croyais en la continuité de l'équipe de la saison précédente.
Mon premier accroc a été de ne pas avoir pu renouveler l'entraîneur (Jean Fernandez) et j'ai fait un autre choix, peut-être mauvais, celui de prendre Laurent Fournier. Il nous a fait du Laurent Fournier et cela n'a pas réussi", a-t-il conclu.
Le président de l'AJA rencontrera les joueurs après la dernière journée. Certains bénéficiant de fortes rémunérations pourraient être libérés en vertu des réglements de la charte du football professionnel. Quant au sort de l'entraîneur Jean-Guy Wallemme, il n'est pas encore arrêté.