Le vin issu de l'agriculture biologique est en pleine progression depuis quelques années.
Des viticulteurs bourguignons participent à la 19e édition du salon Millésime bio qui se tient jusqu'à mercredi 25 janvier 2012 à Montpellier.
"Il y a une explosion des conversions au bio (+28%)", indique le patron du salon Millésime bio qui accueille 600 exposants et attend 3 000 visiteurs. Aujourd'hui, les vignerons sont encouragés à produire bio. Ce qui n'était pas le cas dans le passé, où les pionniers étaient traités de fous et à qui les banques refusaient de prêter de l'argent.
Avant l'arrivée des désherbants dans les années 1950-1960, tout le monde faisait du bio. Sans le savoir. Avec les produits, les viticulteurs ont eu la possibilité de produire plus en travaillant moins. Certains n'ont pas cédé. C'est le cas de la famille Guillot, en Saône-et-Loire. Julien Guillot, qui est à la tête du vignoble du Maynes, à Cluny, se revendique comme "le plus ancien domaine bio en France" créé en 1954.
"On a voulu que mon grand-père, Pierre, mette des engrais sur ses vignes. Il a été viré de sa coopérative. Mais, lui voulait faire du vin avec du raisin", explique Julien, dont la vie a toujours été liée au bio. Son père, Alain, président de la fédération nationale de l'agriculture biologique, a imposé le logo AB.
Les Guillot vendent leur vin dans le monde entier : Etats-Unis, Japon, Australie... La famille se réjouit de voir "l'intérêt" se développer en France. "C'est à cause des scandales alimentaires, à commencer par la vache folle", conclut Julien Guillot.
Du changement en 2012
Cette année sera marquée par le changement de dénomination, avec le passage d'un "vin issu de l'agriculture biologique" à un "vin biologique".
Par ailleurs, les négociations européennes sur la vinification sont près d'aboutir, ce qui permettra d'adopter un logo européen. Tout ceci devrait renforcer une production encore en recherche d'image en termes de saveur. "La plupart des très grands vins français proviennent de la culture bio mais ils ne communiquent pas sur cet aspect", constate les organisateurs du salon "Millésime bio".
En termes de ventes, le secteur a gagné 8% en 1 an pour atteindre 322 millions d'euros, soit un peu moins de 10% du marché de l'ensemble des produits biologiques en France (3,4 milliards d'euros en 2010). Son potentiel apparaît élevé si l'on considère que 53% des Français (sondage Ipsos pour le salon) n'achètent pas ce vin "par manque d'habitude".
En Bourgogne aussi, la dynamique de conversion en viticulture biologique s’accentue depuis quelques années. Entre 2009 et 2010, on a enregistré un accroissement de 20% des surfaces certifiées, soit 309 ha. Le nombre des producteurs bio ayant pour activité principale la viticulture est d'environ 235. |