La Fondation pour la Recherche Médicale a attribué un label à l'équipe du docteur François Ghiringhelli
Cette équipe dijonnaise, qui travaille sur le traitement du cancer, sera financée par la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) pendant 3 ans pour un montant total de 300 000 euros.
Le label "Equipe FRM" a été créé pour honorer et financer des équipes de recherche reconnues à un niveau international pour leur travail autour de projets très innovants. En 2011, 25 équipes implantées en régions ont obtenu ce label une double évaluation par le Conseil scientifique de la FRM et par des experts étrangers.
Le cancer est la première cause de mortalité en France. Lorsque le patient présente des métastases, c'est un signe que le cancer est avancé. Le traitement repose sur la chimiothérapie, qui a longtemps été considérée comme délétère pour le système immunitaire.
Mais, récemment, l’équipe de François Ghiringhelli a découvert qu’en plus de détruire les cellules tumorales, la chimiothérapie stimulait indirectement le système immunitaire des patients. Cette stimulation a un double effet : elle contribue à la destruction des cellules tumorales et en même temps à leur protection.
Optimiser les traitements anti-cancéreux
En effet, tandis que certaines cellules du système immunitaire – comme les lymphocytes T dits tueurs – tentent d’éliminer les cellules cancéreuses, d’autres les protègent. C’est le cas des cellules MDSC qui forment un écran entre la tumeur et les lymphocytes tueurs. Pour éradiquer la tumeur, il est donc nécessaire de vaincre ce barrage.
François Ghiringhelli et son équipe ont montré qu’une drogue utilisée depuis de nombreuses années dans le traitement du cancer du sein ou du colon, le 5-fluorouracil (5-FU), a la capacité d’éliminer cette "garde rapprochée" des cellules tumorales. Malheureusement, en mourant, ces cellules MDSC "protectrices" libèrent une substance qui paralyse les lymphocytes tueurs.
Les chercheurs vont d’abord essayer de comprendre comment ces cellules qui protègent la tumeur peuvent, en mourant, paralyser le système immunitaire. Ensuite, ils développeront des traitements pour lever cette paralysie. Les résultats obtenus permettront d’optimiser les traitements anti-cancéreux", conclut le communiqué de la Fondation pour la Recherche Médicale.