La police a évacué le squat installé dans l'ancienne école des greffes à Dijon
Dijon: évacuation du squat de l'école des greffes
Evacuation du squat de l'ancien internat de l'école des greffes à Dijon, encadrée par une centaine de CRS. Ces dernières semaines, on avait compté plus de 300 occupants. Des incidents avaient fait craindre des risques, notamment d'incendie. D'où l'arrêté municipal pris en accord avec le préfet.
Le bâtiment de l’ancien internat de l’Ecole des greffes a été évacué dans le calme, lundi 2 juillet à 10H. L'intervention fait suite à un arrêté municipal, portant mise en demeure de quitter les lieux au titre de l'urgence, pris ce même jour.
Les services de police sont intervenus dans le bâtiment de l'ancien internat à Dijon, pour évacuer plusieurs centaines de personnes qui l'occupaient, selon le communiqué de la préfecture, "sans droit ni titre depuis le 27 janvier 2012.
Cette intervention est apparue "d'une absolue nécessité , face à la dangerosité réelle et immédiate pour les occupants".
"Nous avons dénombré 225 occupants", a détaillé le préfet de la Côte-d'Or Pascal Mailhos, lors d'une conférence de presse. De leur côté, les associations dénombraient 300 personnes dans ce bâtiment, certaines étant absentes lundi matin.
"Une fois chaque situation individuelle examinée, les personnes qui seront reconnues comme des demandeurs d'asile se verront remettre un bon de transport et d'hébergement", a ajouté le préfet. Selon lui, "190 places ont été identifiées" en Bourgogne et dans les départements limitrophes. Un premier bus de 23 personnes volontaires est parti en direction de Moulins, Châteauroux et Bourges.
Egalement présent, le maire de Dijon, François Rebsamen, a déclaré avoir rencontré mi-juin le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, pour lui demander "de rompre avec la logique de régionalisation" des demandes d'asile sur les capitales régionales "faute de moyens dans les préfectures départementales".
Soutenus par une vingtaine d'associations, dont RESF, le Mrap, la Licra ou la Ligue des droits de l'Homme (LDH), soixante demandeurs d'asile originaires de Somalie, du Soudan, d'Erythrée, ou du Congo, s'étaient installés fin janvier dans ce bâtiment inoccupé qui appartient à l'Etat. "On trouve ça complètement ahurissant", a déclaré Paul Garrigues, de la LDH, qui dénonce la "brutalité du procédé, où l'on traite les demandeurs d'asile comme des bandits".
L'évacuation : "une absolue nécessité"
L'arrêté municipal s'appuie sur de très nombreux rapports concordants des pompiers, qui sont intervenus 60 fois depuis janvier dernier pour des déclenchements d'alarme, ainsi que sur des constats d'huissier.
Selon la préfecture, "il existait des risques d'incendie liés à l'usage des locaux, non-conforme à leur destination (branchements frauduleux sur l'alimentation électrique, présence de bouteilles de gaz). Des rixes se sont régulièrement produites, la situation était insalubre".
Face à cette dégradation des conditions d'occupation, l'intervention a donc été décidée, parce que les mesures de sécurité se sont révélées inefficaces et surtout, parce que le nombre d'occupants n'a cessé d'augmenter : de 56 fin janvier à plus de 300 mi-juin.