Eternit a retiré sa plainte pour diffamation contre Me Jean-Paul Tessonière, avocat des victimes de l'amiante.
Me Teissonnière avait été mis en examen début septembre par un juge d'instruction parisien pour diffamation pour avoir accusé Eternit, premier producteur d'amiante-ciment jusqu'à l'interdiction de la fibre cancérigène en 1997, d'avoir empoisonné les gens pendant vingt ans.
Début octobre, le magistrat a adressé aux avocats de Me Teissonnière une ordonnance de non-lieu en raison du "désistement de la partie civile", indiquent lundi 15 octobre 2012 dans un communiqué des associations de défense des victimes de l'amiante (ADEVA).
"Dans la lettre que le conseil d’Eternit adresse au juge d'instruction, la raison invoquée de ce retournement est la volonté d'apaisement", indique aussi dans le communiqué Me Sylvie Topaloff, qui assistait Me Teissonnière dans la procédure.
"Il n'y aura pour nous d'apaisement que lorsque les responsables d’Eternit et leurs semblables seront condamnés par les juridictions pénales", ajoute cependant l'avocate.
Alors que le tribunal de Turin a condamné en février deux responsables d’Eternit à 16 ans de prison, la procédure judiciaire française patine. En juin, la Cour de cassation a toutefois donné tort à la cour d'appel de Paris qui avait annulé six mises en examen d’Eternit et de ses dirigeants.
En Bourgogne, on suit de près ce dossier car ce produit toxique a tué de nombreux salariés dans la région : au moins 120 morts rien que dans l'usine Eternit de Vitry-en-Charolais, en Saône-et-Loire.