Le personnel de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) proteste contre la dégradation des conditions de travail
Une charge de travail qui ne cesse de s’accroître, alors que des postes sont supprimés : la rigueur budgétaire prive le travail éducatif de sens, dénoncent les syndicats.
Les 500 agents de la direction interrégionale Bourgogne-Centre (éducateurs, psychologues, infirmières et personnels administratifs) estiment qu'ils ont perdu 20 % de moyens en trois ans. Plusieurs actions ont déjà eu lieu dans la région pour réclamer des mesures d'urgence.
Dans la seule ville de Mâcon, 500 décisions judiciaires ne sont pas suivies d'effet par manque de personnel. Le directeur interrégional a même démissionné fin mars parce qu'il estimait que le budget ne lui donnait pas les moyens de fonctionner.
Ce mouvement national qui est déclenché vendredi 6 avril 2012 traduit la colère qui règne dans l'ensemble de l'Hexagone. Les personnels de toutes catégories sont mobilisés : ceux des hébergements, des unités d’insertion, des milieux ouverts.
Un dossier qui s'invite dans la campagne
A l'approche de l'élection présidentielle, les professionnels chargés d'encadrer les mineurs délinquants et de faire de la prévention veulent se faire entendre. Ce dossier s'est déjà invité dans la campagne lors du déplacement de François Hollande à Dijon en février dernier. Le candidat PS à l'Elysée avait sévèrement critiqué la politique du gouvernement.
Lors d'une réunion avec des responsables de la PJJ et des associations dans un foyer de jeunes travailleurs, François Hollande avait pointé "une dégradation des moyens de la PJJ", dont le budget aurait diminué "de 10% en trois ans (de 2008 à 2011)". Il a préconisé "un contrat clair entre l'Etat et les collectivités locales" pour assurer une politique de prévention partout, "de quartier, de rue, d'escalier", afin d'éviter que les jeunes n'entrent dans la chaîne pénale.