350 suppressions de postes sont prévues à Sochaux dans le cadre d'un vaste plan d'économies du groupe.
"J'appréhende l'avenir", dit l'un d'eux devant les grilles du complexe industriel tandis qu'un autre confie ne pas savoir "de quoi (leur) avenir sera fait". Un salarié du secteur recherche et développement (R&D), où 124 postes en CDI doivent disparaître, regrette aussi l'absence d'informations de la part de la direction.
Le détail des suppressions 6.000 postes en Europe, dont 4.300 en France, en 2012 devait être à l'ordre du jour du comité central d'entreprise (CCE) qui se tenait jeudi au siège de PSA Peugeot Citroën. Il a été reporté au CCE extraordinaire fixé au 20 décembre.
"PSA reste un groupe robuste, mais nos emplois partent en Chine, on a l'impression de se faire piquer notre travail. On prend la mondialisation de plein fouet", s'énerve Damien, 27 ans et sous contrat à durée indéterminée en Recherche et développement (R&D).
"Jusqu'ici, on était habitué à des vagues régulières de départ de BEX (bureaux d'étude extérieurs, prestataires), mais c'est la première fois que les suppressions de poste touchent les CDI", ajoute-t-il.
En novembre, la direction avait annoncé la suppression de 400 postes de BEX. La plupart des salariés prestataires, qui travaillent dans les bureaux de PSA, vont retourner au siège de leur entreprise.
"La pression commence à monter. Chaque jour on apprend que telle ou telle personne va partir. Dans mon service, une trentaine, sur 200, viennent d'apprendre qu'elles quitteraient les locaux de PSA au 31 décembre", raconte Magali, employée par un bureau extérieur à Sochaux.
Un autre prestataire, qui préfère garder l'anonymat, s'avoue "dans le flou total". "Si ma mission prend fin à PSA, mon entreprise peut me donner un autre emploi, ou pas", explique-t-il, ajoutant que "beaucoup d'étudiants des écoles d'ingénieurs du coin (comme UTBM de Belfort) venaient travailler à PSA. Ils vont devoir trouver autre chose".
Pour Michel, chez PSA depuis 33 ans dont 12 ans en R&D, c'est l'avenir des jeunes qui pose problème: "Si on me propose de partir je pars, j'ai assez donné et il faut faire de la place pour les jeunes. Mais il y a de moins en moins de postes et je ne me fait pas d'illusions, s'ils mettent des gens dehors ce n'est pas pour embaucher derrière".
"Quand je suis arrivé, nous étions 42.000 et on est plus que 12.000. Je ne sais pas jusqu'où cela va aller", ajoute-t-il.
Michel, 55 ans et salarié au ferrage, aurait voulu que son gendre soit embauché à
« Jusqu'à présent nous étions un peu épargnés à Sochaux, mais maintenant nous aussi nous sommes touchés" par le plan d'économies, dit Jérôme Zurlinade, conducteur d'installation.
(avec AFP)