PSA s'apprête à tenter de reclasser environ 300 salariés et diminuer le nombre d'intérimaires employés.
Les syndicats de PSA Peugeot Citroën ont fait part jeudi de leur inquiétude persistante, à l'issue d'une rencontre avec la direction qui leur a confirmé une prochaine baisse du recours à l'intérim et de grosses difficultés à reclasser en interne quelque 300 personnes. Le site de Sochaux ne serait pas concerné par ces baisses d'effectifs.
PSA a annoncé la prolongation jusqu'à fin décembre d'un dispositif de mobilité qui devait se terminer en septembre.
Près de 1.000 postes "non pérennes" ont été identifiés par la direction mais seulement
700 titulaires de ces postes ont été volontaires au dispositif de mobilité, en interne ou externe. D'où la nécessité de prolonger le dispositif.
"Il y a à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) encore 115 CDI (contrat à durée
indéterminée) qui doivent partir sur un autre site", a détaillé Jean-Pierre Mercier,
délégué CGT, "et 200 salariés sur d'autres sites".
Franck Don, délégué CFTC, a confirmé la prolongation de trois mois du dispositif
et s'est interrogé sur la suite: "Est-ce une simple mesure avant l'annonce d'autres
mesures plus importantes sur l'emploi?"
Selon Ricardo Madeira (CFDT), "les rumeurs disent qu'ils attendent les élections
pour faire après des annonces plus drastiques".
La CGT a fait état du départ de 300 intérimaires sur le site d'Aulnay dans les
trois mois à venir. "Pour le reste des intérimaires, il n'y a eu aucun chiffre,
ni site précis", a affirmé M. Mercier.
Le délégué CGT a aussi relevé la situation de 180 salariés du site de Melun-Sénart
(pièces détachées) qui doit fermer. "Ces salariés ne veulent pas déménager à Poissy
ou Saint-Ouen, vont-ils être licenciés?", a-t-il demandé. Au siège du groupe, Pierre-Olivier Salmon, porte-parole de la direction, a affirmé que "si les missions des intérimaires
ne sont pas renouvelées, ce n'est pas pour accroître la charge de travail des autres,
c'est parce que la production baisse".
Même si les carnets de commande sont bons, le président du directoire Philippe
Varin a alimenté les craintes des syndicats ces deux dernières semaines en multipliant
dans la presse les mises en garde sur une nécessaire préparation à "des temps plus
difficiles".
M. Varin avait assuré qu'à "ce stade", le groupe n'envisageait pas de plan de
départs volontaires, en ajoutant que "le recours à la sous-traitance et à l'intérim"
offrait de la "flexibilité".